On a donc une recherche approfondie sur l'Auftragstaktik et son adaptation possible à un contexte de participation citoyenne libre et consciente...
- Une explication claire du concept d’Auftragstaktik, ses origines et ses principes.
- Des exemples d’application hors du domaine militaire, notamment dans la gestion, l’éducation, ou l’innovation sociale.
- Une exploration des liens potentiels avec la démocratie participative, les assemblées citoyennes et les initiatives locales.
- Des pistes concrètes d’adaptation à des projets citoyens autogérés ou horizontaux.
- Une attention particulière aux expériences pertinentes en Belgique ou en Europe, lorsque possible.
Trop cool
De l’Auftragstaktik militaire à la participation citoyenne consciente
Qu’est-ce que l’Auftragstaktik ? Origines et principes fondamentaux
Origines militaires : L’
Auftragstaktik (littéralement « tactique par mission »), souvent traduit par
commandement par mission, est un concept de commandement développé dans la Prusse du XIXe siècle, attribué notamment au général
Helmuth von Moltke.
Cette philosophie de conduite des troupes s’est ensuite intégrée dans la doctrine militaire allemande, puis adoptée dans de nombreuses armées modernes (par exemple le Corps des Marines des États-Unis dans les années 1980).
Elle s’oppose aux ordres détaillés et centralisés, en préconisant une approche décentralisée fondée sur la souplesse et l’initiative. Selon la maxime de cette doctrine,
« un ordre doit contenir tout ce qu’un subordonné ne peut décider, mais rien que cela », privilégiant ainsi un
commandement par l’intention plutôt que par les détails.
En pratique, le haut commandement fixe une
mission claire (objectif à atteindre et intention stratégique) et laisse aux échelons inférieurs la liberté de décider
comment accomplir cette mission.
Principes fondamentaux : L’Auftragstaktik repose sur plusieurs principes clés :
- Intention du commandement (ou « intention du chef »)
– Le dirigeant doit formuler clairement l’objectif à atteindre, le but global et les effets recherchés, sans imposer la manière d’y arriver. Cette “intention du commandant” sert de boussole commune à tous les niveaux. Chaque subordonné doit comprendre le pourquoi de la mission et comment son action s’insère dans le plan d’ensemble.
Autonomie locale et initiative
– Les exécutants sur le terrain disposent d’une large autonomie de décision et sont encouragés à l’initiative individuelle pour s’adapter aux circonstances changeantes. Ils peuvent et doivent prendre des décisions par eux-mêmes dès lors qu’elles servent l’intention du commandement. Cette souplesse accroît la réactivité et la capacité d’adaptation face à l’imprévu.
Responsabilité individuelle
– En contrepartie de l’autonomie, chaque membre assume la responsabilité des décisions prises localement. Chacun est comptable de sa mission et de l’atteinte des résultats attendus. L’Auftragstaktik instaure ainsi une culture où l’on attend de chaque acteur qu’il « mesure les circonstances, arrête sa résolution et donne ses ordres en quelques instants » sans attendre des instructions supérieures pour chaque détail.
Confiance mutuelle
– Ce modèle requiert une confiance réciproque très forte entre les niveaux hiérarchiques. Le supérieur doit avoir confiance dans la compétence, le jugement et la loyauté de ses subordonnés pour exécuter l’intention correctement, et les subordonnés doivent avoir confiance que leur chef leur laisse la liberté d’agir sans micro-gestion tout en les soutenant en cas de besoin. Cette confiance se construit par l’entraînement, l’expérience partagée et une compréhension commune de la mission.
Clarté de communication
– Pour que l’autonomie porte ses fruits, les objectifs et contraintes doivent être communiqués de façon claire et comprise de tous. Le commandant s’assure que chacun a bien saisi le contexte, les priorités et les limites (règles d’engagement, ressources disponibles), afin que les décisions décentralisées restent cohérentes avec l’ensemble.
Adaptabilité et flexibilité
– Enfin, l’Auftragstaktik valorise la flexibilité : les plans peuvent être ajustés par ceux qui exécutent en fonction du terrain et des retours d’information. L’idée est de réagir plus vite que l’adversaire en exploitant l’initiative locale, ce qui demande d’accepter une part d’improvisation et d’incertitude. Une unité qui suit l’esprit de la mission plutôt qu’un ordre figé peut s’adapter rapidement aux changements.
En somme, l’Auftragstaktik est un
contrat implicite entre le chef et ses équipes : le chef fournit l’objectif, les moyens essentiels et le cadre (intentions, règles), et les exécutants s’engagent à faire preuve d’initiative pour atteindre le résultat voulu,
« en fonction de la situation du moment et de l’intention du commandement supérieur », plutôt que de simplement cocher des cases d’ordre reçu.
Cette doctrine, éprouvée militairement (on crédite par exemple la victoire prussienne de 1870 en partie à ce mode de commandement décentralisé), est considérée comme un multiplicateur d’efficacité dans les situations complexes et incertaines, grâce à la
délégation intelligente et à l’
engagement de tous les niveaux.
Au-delà du militaire : des applications en management, éducation, innovation…
Bien que née dans le domaine militaire, l’approche du
commandement par mission a inspiré d’autres secteurs où la
réactivité, l’
innovation et l’
initiative locale sont précieuses. Voici quelques exemples d’applications hors du contexte militaire :