🛠 « La citoyenneté, c’est le brol »

[Déco]

« La citoyenneté, c’est le brol » : déplier le slogan

Clin d’œil à Proudhon, critique sociale, ambiance bruxelloise… Derrière cette phrase pastiche se cache une véritable mine à creuser.

Piste d’exploration	Idée centrale	Approfondissement possible
1. Clin d’œil à Proudhon	Comme *« La propriété, c’est le vol »* (1840), ta formule détourne un concept sacralisé pour en montrer la face obscure.	- Rappeler que Proudhon s’attaque à un pilier idéologique (la propriété) ; faire pareil avec la citoyenneté, pilier de l’État-nation.🛠- Montrer que la phrase est une “déflagration rhétorique” : une assertion brève qui oblige à réagir.
2. « Brol » : la belgitude du désordre	*Brol* en belge, c’est : 1) le foutoir, 2) des babioles sans valeur, 3) un projet mal rangé.	- Souligner la saveur locale : on sait tout de suite que ça parle depuis Bruxelles.🛠- Tirer le fil : la citoyenneté comme amas de papiers, règles, cartes, statuts, privilèges et exclusions ; bref : un grenier plein de bricoles administratives.
3. Critique libertaire	La citoyenneté est‐elle un simple outil de contrôle ?	- Passeport, numéro national, capacités de surveillance numériques : la couche « big data ».🛠- Nationalité comme frontière : qui est “dedans”, qui reste “dehors”.🛠- Écho à l’anarchisme proudhonien : substituer l’appartenance volontaire (la fédération de communes) au statut imposé.
4. Sociologie du « vrai‐faux messie »	On vend la citoyenneté comme solution à tout : engagez-vous, recyclez, votez… mais le pouvoir réel est ailleurs.	- Dévoiler la co-responsabilisation : l’État reporte sur les citoyens la gestion des crises (climat, sécurité, COVID, IA…).🛠- La citoyenneté devient un fourre-tout culpabilisant : si ça va mal, c’est « le citoyen » qui ne fait pas sa part.
5. L’art de la palabre bruxelloise	À Bruxelles, « faire du brol » peut aussi signifier créer une joyeuse agitation.	- Voir la citoyenneté comme espace de chahut créatif : occupations, collectifs, fablabs, ZAD urbaines.🛠- Poser que le désordre citoyen précède souvent les grandes avancées (droit de vote des femmes, syndicats, hacktivisme…).

Utilisation de la formule

• Titre de blog : « La citoyenneté, c’est le brol » : du formulaire au fourre-tout existentiel
• Fil de discussion :
  • T1 : « La citoyenneté, c’est le brol » – faisons l’inventaire.
  • T2 : Administratif : 12 justificatifs pour être "bon citoyen".
  • T3 : Émotionnel : fierté, honte, appartenance, rejet.
• Poème-slam :
  
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• Conférence gesticulée :
  • Acte I : Pyramide de papiers = le brol citoyen
  • Acte II : Effondrement symbolique du "contrat social"
  • Acte III : Et si on recommençait autrement ?

Quelques repères théoriques

Auteur·rice	Concept utile	Court rappel
🛠Étienne Balibar🛠	Citoyen sujet/transnational	Double mouvement : inclusion par le droit, exclusion par la frontière.
🛠James C. Scott🛠	Seeing Like a State	L’État doit simplifier le réel ; le brol, c’est ce qui résiste à cette simplification.
🛠Chantal Mouffe🛠	Pluralisme agonistique	Le “désordre” conflictuel est moteur d’une démocratie vivante.
🛠David Graeber🛠	Bureaucratie utopique	Plus l’idéal proclamé est pur, plus la paperasse prolifère – d’où le brol.

Conclusion & prolongements

« La citoyenneté, c’est le brol » fonctionne comme un slogan-manifeste :
court, provocant, et débordant de sens.

• Utilise cette phrase comme base de podcast, article ou performance.
• Structure ton propos autour de :
  • Brol matériel (documents, tampons, QR codes)
  • Brol symbolique (nation, mythe, mérite)
  • Brol existentiel (qui suis-je pour l’État ?)
• Crée un glossaire citoyen du brol :
  Un objet = Un droit ?
  (Passeport, carte SIM, carte électorale…)
• Lance une collecte de témoignages :
  Comment as-tu "ressenti" ou "raté" ta citoyenneté ?

En bref :
Sous ses allures désinvoltes, cette phrase est une véritable boîte noire. Elle attend d’être ouverte, vidée, et remixée...

[Le Guide]

« La citoyenneté, c’est le brol » — 8 pistes de recherche approfondie à piloter avec ChatGPT

1. Cartographie des « brols » administratifs belges
   Question centrale : À quels moments (inscriptions, impôts, permis…) le citoyen se perd-il le plus ?
   Étapes assistées par ChatGPT
   • Lister les démarches clés (commune, fédéral, sécurité sociale…)
   • Extraire et résumer la documentation officielle (PDF, pages .gov.be)
   • Identifier délais, coûts, taux d’échec
   Livrable : une carte mentale + un guide « parcours du combattant ».
2. Ethnographie numérique du mot « brol » comme métaphore citoyenne
   Question centrale : Comment les Belges emploient-ils « brol » pour parler de l’État ?
   Étapes assistées par ChatGPT
   • Scraper forums, Twitter, journaux (API → texte brut)
   • Faire une analyse lexicométrique (co-occurrences, sentiment)
   • Générer une typologie des usages humoristiques vs critiques
   Livrable : article de socio-linguistique + infographie.
3. Généalogie historique de la citoyenneté bureaucratique (1830-2025)
   Question centrale : Comment les papiers d’identité ont-ils complexifié la vie civique ?
   Étapes assistées par ChatGPT
   • Compiler les lois clés (suffrage, registre national, eID)
   • Résumer les débats parlementaires (Hansard belge)
   • Produire une frise chronologique commentée
   Livrable : dossier pédagogique pour expo ou podcast.
4. Comparatif international : citoyenneté « brol » vs « lean citizenship »
   Question centrale : Quels pays offrent une expérience administrative plus fluide ?
   Étapes assistées par ChatGPT
   • Choisir 5 pays (Estonie, Canada, France…)
   • Synthétiser rapports OCDE + forums d’expat
   • Créer un indice « Citizen Friction Score »
   Livrable : tableau comparatif + recommandations pour la Belgique.
5. Analyse critique des discours politiques sur la « bonne citoyenneté » (2000-2025)
   Question centrale : Qui blâme le citoyen et pour quoi ?
   Étapes assistées par ChatGPT
   • Collecte de 200 discours (Gouv. fédéral, partis, ONG)
   • Classification automatique des injonctions (tri, recyclage, fiscalité…)
   • Détection des non-dits (responsabilisation individuelle vs devoirs de l’État)
   Livrable : note de recherche + visualisation réseau des thèmes.
6. Prototype de « serious game » : Survivre au brol citoyen
   Question centrale : Peut-on enseigner la bureaucratie via le jeu ?
   Étapes assistées par ChatGPT
   • Brainstorm des mécaniques (deck de formulaires, points de stress…)
   • Génération de scénarios et dialogues
   • Écriture de micro-histoires humoristiques pour chaque impasse administrative
   Livrable : GDD (Game Design Document) prêt pour Godot Engine.
7. Audit de la citoyenneté numérique et surveillance
   Question centrale : Quand le « brol numérique » devient-il une menace pour la vie privée ?
   Étapes assistées par ChatGPT
   • Inventaire des bases de données publiques/privées (banques, santé, police)
   • Analyse croisée des incidents de fuite (2015-2025)
   • Simulation de scénarios d’abus via persona
   Livrable : rapport de risques + plan d’autodéfense numérique.
8. Futurisme participatif : et si on « hackait » la citoyenneté ?
   Question centrale : Quelles formes post-nationales pourraient remplacer le modèle actuel ?
   Étapes assistées par ChatGPT
   • Générer 4 scénarios prospectifs (communautés affinitaires, DAO civiques…)
   • Tester chaque scénario avec matrice STEEP (Social, Tech, Eco, Environnement, Politique)
   • Écrire des micro-nouvelles immersives pour illustrer
   Livrable : dossier « policy fiction » + atelier de co-création citoyenne.

Mode d’emploi rapide
1. Choisis 1 idée.
2. Demande à ChatGPT : « Étape X détaillée » → itère.
3. Compile les sorties (CSV, résumés, scripts).
4. Relis, valide (ou corrige) hors ligne.
5. Publie / présente.
Ainsi, le slogan passe de la punchline au programme de recherche complet.

[Walt]

Trop tard, je vais lancer une recherche approfondie autour de la phrase « La citoyenneté, c’est le brol », en explorant :

• 🛠 L’évolution historique de la citoyenneté et sa complexification administrative,
• 🛠 Les absurdités ou complications bureaucratiques liées à la citoyenneté (en Belgique et ailleurs),
• 🛠 Les critiques politiques et sociales de la citoyenneté comme outil de contrôle,
• 🛠 Et un comparatif international de l’expérience citoyenne (facilité ou non d’accès aux droits, interactions avec l’administration, etc.).
  
  Souad te revient bientôt avec sa synthèse documentée et structurée .

[adonf]

Doucement les Signaux Faibles, il y en a qui veillent au four et au moulin

[Le Guide]

Ils sont loin les agneaux, leur silence va nous manquer

[Souad]

Dossier : « La citoyenneté, c’est le brol »
Une exploration historique, administrative, critique et comparative du concept de citoyenneté dans les démocraties modernes.

Plan de découpage

• Introduction générale
  • Définition initiale du slogan
  • Pourquoi "brol" ? Un mot qui dit beaucoup
  • Objectifs et enjeux de la recherche
• PARTIE 1 : Évolution historique de la citoyenneté
  • 1.1 Citoyenneté antique : privilège politique restreint
  • 1.2 Moyen Âge : le sujet du roi, disparition du citoyen
  • 1.3 Révolutions modernes : citoyenneté juridique universelle
  • 1.4 XIXe-XXe siècles : nationalité et administration de masse
  • 1.5 Citoyenneté contemporaine : superposition des niveaux (national, européen)
• PARTIE 2 : Le brol administratif en Belgique
  • 2.1 Multiplication des papiers et attestations
  • 2.2 Délai, lenteur et absurdités bureaucratiques
  • 2.3 Le mille-feuille institutionnel belge
  • 2.4 Les exclus du système : précaires, sans-papiers, mal connectés
• PARTIE 3 : La citoyenneté comme outil de contrôle social
  • 3.1 Surveillance, enregistrement, obligations civiques
  • 3.2 Nationalité, frontières et hiérarchies d’appartenance
  • 3.3 Technologie, traçabilité, et pouvoir de l’État
  • 3.4 Citoyenneté sous conditions : mérite, conduite, loyauté
• PARTIE 4 : Comparaison internationale
  • 4.1 Tableau comparatif : Belgique – France – Estonie – Canada
  • 4.2 Le cas estonien : modèle zéro papier
  • 4.3 La France et la Belgique : entre modernisation et héritages lourds
  • 4.4 Le Canada : libéralisme administratif ou inertie fédérale ?
  • 4.5 Enseignements tirés et perspectives
• Conclusion générale
  • Bilan critique : entre émancipation et encagement
  • Repenser la citoyenneté au-delà du brol
  • Pistes de transformation administrative et politique

[adonf]

J'imagine que toute forme de résistance est en train de me mettre en gar·d·e ?

[Walt]

J'imagine que toute forme de résistance est en train de me mettre en gar·d·e ?

C'est pas le pire
Référent

[Souad]

Introduction générale

« La citoyenneté, c’est le brol » : une formule à la fois drôle, locale et explosive. En détournant la célèbre maxime de Proudhon — « La propriété, c’est le vol » — cette phrase fait voler en éclats les représentations trop sages ou trop abstraites de la citoyenneté. Elle invite à une exploration critique, entre satire et lucidité, des pratiques concrètes et administratives liées à l’appartenance civique dans nos sociétés modernes.

Pourquoi « brol » ? Le terme, typiquement bruxellois, désigne un capharnaüm de choses sans ordre, un foutoir de documents ou d’objets mal rangés. C’est aussi une manière affectueuse de nommer un projet foutraque, une machinerie improvisée ou un empilement de couches hétérogènes. Appliqué à la citoyenneté, « brol » évoque :

• le labyrinthe administratif (formulaires, justificatifs, délais, tampons) ;
• les couches institutionnelles entremêlées (fédéral, régional, communal, européen) ;
• les contradictions entre idéal civique et pratiques de contrôle ou d’exclusion ;
• l’héritage historique de lois et procédures sédimentées au fil des régimes.

Objectifs de ce dossier :

• Examiner l’évolution de la citoyenneté, depuis les modèles antiques jusqu’à la gouvernance numérique.
• Cartographier les absurdités et complexités administratives vécues au quotidien, en particulier en Belgique.
• Analyser la citoyenneté comme mécanisme de pouvoir, de tri, et de normalisation sociale.
• Comparer différentes formes d’expérience citoyenne à l’international, pour mettre en lumière les alternatives et les paradoxes.

Méthodologie :
Ce dossier mobilise des sources historiques, juridiques, sociologiques et comparatives. Il s’appuie sur des lois, des rapports, des témoignages, des classements internationaux, ainsi que sur des critiques théoriques (Foucault, Scott, Graeber, etc.). Chaque partie est structurée pour combiner rigueur, clarté et lisibilité publique.

Public visé :
Ce travail s’adresse :

• aux citoyen·ne·s curieux·ses de comprendre les mécanismes qui encadrent leur quotidien ;
• aux militant·e·s, éducateur·trice·s, chercheur·se·s ou agents publics souhaitant documenter ou réformer le système ;
• aux créateurs et créatrices d’outils critiques, pédagogiques ou artistiques à partir de données réelles et vécues.

En résumé :
Ce n’est pas la citoyenneté qu’on attaque ici, mais l’état dans lequel elle se trouve. Complexifiée, conditionnée, dispersée entre guichets, elle mérite d’être arpentée, questionnée, parfois dépoussiérée. Ce dossier propose de le faire, avec sérieux mais sans se prendre trop au sérieux.

Partie suivante : 1.1 Citoyenneté antique : privilège politique restreint

[Souad]

1.1 Citoyenneté antique : privilège politique restreint

La citoyenneté n’a pas toujours été un droit universel ou une simple case à cocher dans un formulaire. Dans l’Antiquité, elle désignait un statut d’exception, réservé à une minorité d’habitants, et intimement lié à la participation directe à la vie de la cité.

Grèce antique : la démocratie exclusive
Dans l’Athènes du Ve siècle avant J.-C., être citoyen signifiait pouvoir :

• siéger à l’Ecclésia (assemblée populaire) ;
• accéder à des magistratures (tirées au sort ou élues) ;
• voter les lois et les ostracismes ;
• posséder des terres ou hériter légalement.

Mais ce statut était réservé aux hommes libres nés de père et de mère athéniens. Les femmes, les esclaves, les métèques (étrangers résidants) en étaient exclus. On estime que sur une population de ~300 000 personnes, seuls 30 000 à 40 000 étaient citoyens. La citoyenneté reposait donc sur une exclusion active, fondée sur la naissance, le genre et le statut social.

Rome : une citoyenneté juridico-militaire
À Rome, la citoyenneté était également un statut différencié :

• les cives Romani (citoyens romains complets) avaient des droits civils, politiques et militaires ;
• les latini (habitants du Latium) bénéficiaient d’un statut intermédiaire ;
• les peregrini (étrangers) étaient soumis au droit local ou coutumier ;
• les esclaves n’avaient aucun droit personnel ou civique.

Avec l’expansion de l’Empire, Rome a progressivement élargi le statut de citoyen, notamment en récompensant des services rendus (soldats, fonctionnaires, élites locales). En 212 après J.-C., l’édit de Caracalla accorde la citoyenneté romaine à tous les hommes libres de l’Empire. Une mesure autant politique (uniformiser l’impôt) qu’idéologique (consolider l’unité impériale).

Ce qu’il faut retenir

• La citoyenneté antique est restreinte, exclusive, élitiste.
• Elle s’exerce par la participation directe ou par des devoirs militaires.
• Elle est un privilège civique, non un droit égalitaire.
• Les femmes, les esclaves et les étrangers sont systématiquement exclus.
• Elle repose sur la reconnaissance par la communauté, souvent liée à la filiation.

Partie suivante : 1.2 Moyen Âge : le sujet du roi, disparition du citoyen