“Chaque microseconde compte.”
À partir des années 2000, un nouveau seuil est franchi : les marchés sont automatisés, les transactions se font à la vitesse de la lumière, pilotées par des algorithmes financiers complexes.
Fait établi : Aux États-Unis, environ 50 % des volumes échangés en bourse sont exécutés par des algorithmes de trading à haute fréquence (High Frequency Trading – HFT).
Des milliers d’ordres sont passés en une fraction de seconde, sans intervention humaine.
Interprétation dominante : Le HFT apporte liquidité, efficience, réduction des coûts de transaction. Il permet des marchés plus fluides, plus compétitifs, plus précis.
Point de vue critique : Ces algorithmes ne visent pas la création de valeur, mais l’exploitation de micro-décalages de prix. Ils peuvent amplifier des krachs (cf. Flash Crash de 2010), créer des bulles-éclair, ou perturber gravement les marchés.
Conséquences problématiques :
- Les marchés deviennent illisibles pour les citoyens et même pour certains professionnels.
- Le pouvoir financier se concentre entre les mains de ceux qui maîtrisent la technologie (infrastructures, data centers, ingénieurs).
- L’économie réelle est décorrélée des mouvements de marché (ex : actions qui montent alors que l’entreprise licencie).
Exemple frappant : le marché des cryptomonnaies. À son apogée en 2021, la capitalisation globale des cryptos dépasse 3 000 milliards de dollars… avant de perdre plus de 2 000 milliards en quelques mois, sans cause économique réelle.
L’intelligence technique : rapidité, précision, innovation numérique.
La stupidité socio-économique : accélérer l’absurde, déresponsabiliser les acteurs, miner la confiance collective.
Quand la finance court plus vite que la pensée humaine, ce n’est plus de l’intelligence : c’est un réflexe sans conscience.