Évolution des Échanges et Oppressions Économiques Mondiales

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Walt
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I.5 – Finance algorithmique : vitesse, complexité, perte de sens

“Chaque microseconde compte.”
À partir des années 2000, un nouveau seuil est franchi : les marchés sont automatisés, les transactions se font à la vitesse de la lumière, pilotées par des algorithmes financiers complexes.

Fait établi : Aux États-Unis, environ 50 % des volumes échangés en bourse sont exécutés par des algorithmes de trading à haute fréquence (High Frequency Trading – HFT).
Des milliers d’ordres sont passés en une fraction de seconde, sans intervention humaine.

Interprétation dominante : Le HFT apporte liquidité, efficience, réduction des coûts de transaction. Il permet des marchés plus fluides, plus compétitifs, plus précis.

Point de vue critique : Ces algorithmes ne visent pas la création de valeur, mais l’exploitation de micro-décalages de prix. Ils peuvent amplifier des krachs (cf. Flash Crash de 2010), créer des bulles-éclair, ou perturber gravement les marchés.

Conséquences problématiques :
  • Les marchés deviennent illisibles pour les citoyens et même pour certains professionnels.
  • Le pouvoir financier se concentre entre les mains de ceux qui maîtrisent la technologie (infrastructures, data centers, ingénieurs).
  • L’économie réelle est décorrélée des mouvements de marché (ex : actions qui montent alors que l’entreprise licencie).
Un système hors contrôle ? Les régulateurs ont parfois du mal à comprendre les stratégies des algorithmes qu’ils tentent d’encadrer. On parle alors de “boîtes noires financières”.

Exemple frappant : le marché des cryptomonnaies. À son apogée en 2021, la capitalisation globale des cryptos dépasse 3 000 milliards de dollars… avant de perdre plus de 2 000 milliards en quelques mois, sans cause économique réelle.

L’intelligence technique : rapidité, précision, innovation numérique.
La stupidité socio-économique : accélérer l’absurde, déresponsabiliser les acteurs, miner la confiance collective.

Quand la finance court plus vite que la pensée humaine, ce n’est plus de l’intelligence : c’est un réflexe sans conscience.
Dernière modification par Walt le ven. juin 20, 2025 12:18 pm, modifié 1 fois.
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Le Guide
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⏸️ Synthèse – Partie I : Une histoire de ruptures

À travers ces cinq étapes clés — du troc à la finance algorithmique —, l’histoire des échanges économiques révèle une dynamique ambivalente.

D’un côté, chaque rupture a permis :
  • Un gain en efficacité (monnaie, banque, industrie…),
  • Une extension du champ des possibles (crédit, investissement, circulation mondiale),
  • Des innovations techniques majeures (mécanisation, finance, numérique).
Mais de l’autre, ces mêmes ruptures ont :
  • Introduit des logiques spéculatives et court-termistes,
  • Permis une accumulation de pouvoir économique déconnecté du contrôle citoyen,
  • Et généré des formes d’oppression systémiques (exploitation, inégalités, crises).
Le passage progressif d’une économie d’échange ancrée dans le réel à une économie financiarisée, automatisée et abstraite a creusé un fossé entre l’outil et sa finalité.

L’économie, censée être au service de la société, tend à fonctionner comme une fin en soi, parfois au détriment du vivant, du lien social, et du bon sens collectif.

Cette évolution soulève une question centrale :
quels mécanismes ont transformé ces outils économiques en instruments d’oppression ?

C’est ce que nous analysons dans la partie suivante.
Dernière modification par Le Guide le ven. juin 20, 2025 12:19 pm, modifié 1 fois.
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Walt
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Re: Évolution des Échanges et Oppressions Économiques Mondiales

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⤷ Synthèse – Une chronologie des promesses et des paradoxes

À travers ces cinq ruptures — du troc à la finance algorithmique — se dessine un mouvement ambivalent : chaque saut technologique ou institutionnel a permis d’augmenter l’efficience des échanges… mais au prix d’une complexité croissante, de nouveaux déséquilibres, et parfois d’absurdités économiques.

L’histoire ne raconte pas une ligne de progrès constant, mais une suite de tensions entre :
  • Fluidité des échanges et perte de lien social.
  • Mobilisation du capital et concentration du pouvoir.
  • Productivité accrue et exploitation accrue.
  • Innovation technologique et fragilité systémique.
  • Gain de vitesse et perte de sens.
Cette évolution a progressivement dépossédé les citoyens de leur souveraineté économique, en déléguant toujours plus de décisions à des marchés, à des actionnaires, puis à des machines.

Le constat est clair : la logique économique actuelle n'est pas seulement injuste — elle est structurellement incohérente.
Elle produit des crises à répétition, qu’elle prétend résoudre par plus des mêmes mécanismes qui les ont provoquées.

Ce paradoxe sera désormais au cœur de la Partie II : comment l’innovation économique tourne-t-elle à l’oppression systémique ?
Dernière modification par Walt le ven. juin 20, 2025 12:19 pm, modifié 1 fois.
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Re: Évolution des Échanges et Oppressions Économiques Mondiales

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II.1 – Bulles spéculatives et instabilité systémique

“Tout va bien… jusqu’à l’instant où tout s’effondre.”

Une des dérives les plus connues du système financier moderne est sa tendance cyclique à produire des bulles :
hausse rapide des prix sans lien avec la réalité → emballement → effondrement brutal → crise économique et sociale.

Fait établi : Depuis 400 ans, les crises liées aux bulles spéculatives se répètent :
  • 1637 – Tulipomanie (Pays-Bas)
  • 1720 – Compagnie des Mers du Sud (Royaume-Uni)
  • 1929 – Krach de Wall Street
  • 2000 – Bulle Internet
  • 2008 – Crise des subprimes
  • 2022 – Krach crypto
Mécanisme commun :
  • 1. Un actif est perçu comme très rentable (tulipes, actions, immobilier, bitcoin…).
  • 2. Les investisseurs affluent → les prix montent → ce qui attire d’autres investisseurs.
  • 3. La logique devient auto-référentielle : on n’achète plus pour l’usage, mais pour la hausse attendue.
  • 4. Jusqu’au moment où la bulle éclate — et détruit des fortunes, des emplois, des vies.
Exemple marquant : la crise des subprimes (2008)
  • Des crédits immobiliers risqués sont titrisés et vendus en produits dérivés.
  • Les agences de notation les surévaluent.
  • Quand les emprunteurs ne peuvent plus rembourser, la chaîne s’effondre.
  • Résultat : plus de 8 millions de saisies de logements aux USA, des milliers de faillites d’entreprises, une récession mondiale.
Où est la “stupidité” ?
→ Dans le fait que tous les acteurs savaient que c’était instable, mais que chacun espérait sortir avant la chute.
→ Dans la croyance que “le marché s’autorégule” même quand il produit l’irrationnel.
→ Dans la tolérance des États à une logique qui privatise les gains mais socialise les pertes.

L’intelligence économique dévoyée : créer des instruments pour mutualiser les risques.
La stupidité économique réelle : multiplier les couches d’opacité jusqu’à rendre le système incontrôlable.

À force de faire de l’argent avec de l’argent, on oublie que l’économie est faite pour répondre à des besoins réels.
Dernière modification par Walt le ven. juin 20, 2025 12:20 pm, modifié 1 fois.
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II.2 – Extraction destructrice et externalités invisibilisées

“Ce que l’économie ne compte pas, elle le détruit.”

Derrière les apparences de prospérité, l’économie actuelle repose sur une logique extractiviste : extraire le plus de ressources, au moindre coût, le plus vite possible.
Mais ce calcul omet une variable essentielle : les conséquences sur l’environnement, la santé, la cohésion sociale.

Fait établi :
  • Depuis 1970, l’économie mondiale a triplé, mais au prix d’un dépassement massif des limites planétaires.
  • 100 entreprises fossiles sont responsables de ~71 % des émissions industrielles de CO₂ depuis 1988 (Carbon Majors Report, 2017).
  • Les populations les plus pauvres sont les plus exposées aux conséquences (canicules, inondations, famines).
Mécanisme en cause :
L’économie de marché ne prend en compte que les coûts internes. Les dégâts causés à l’extérieur (pollution, épuisement, maladies…) sont des externalités : non comptabilisées, non indemnisées, invisibilisées.

Exemples concrets :
  • Déforestation pour produire du soja, de l’huile de palme ou de la viande à bas prix → destruction d’écosystèmes, déplacement de populations autochtones.
  • Mode “fast fashion” → production textile dans des conditions inhumaines (cf. drame du Rana Plaza au Bangladesh, 1 100 morts), pollution massive des rivières.
  • Obsolescence programmée → biens conçus pour durer moins, forçant à racheter toujours plus, au prix de l’environnement.
Point de vue critique :
Ce modèle favorise ceux qui extraient sans assumer les coûts. Il valorise les produits bon marché, indépendamment de leurs dégâts.
Il rend les populations dépendantes de chaînes globales opaques, délocalisées, non démocratiques.

Interprétation dominante : Les économistes orthodoxes considèrent les externalités comme “corrigeables” via des taxes ou des normes.
Mais les mouvements écologistes, décroissants ou indigènes dénoncent une stupidité de fond : détruire ce qui nous fait vivre pour générer du “croissance”.

L’intelligence technique : produire plus efficacement.
La stupidité structurelle : confondre efficacité avec rentabilité immédiate, au mépris des écosystèmes et des générations futures.

Tant que le système récompense ceux qui extraient sans réparer, il fabrique mécaniquement des perdants : les vivants, les pauvres, le futur.
Dernière modification par Walt le ven. juin 20, 2025 12:20 pm, modifié 1 fois.
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II.3 – Concentration des richesses et perte de pouvoir collectif

“Le 1 % décide, les 99 % subissent.”

L’un des effets les plus visibles et les plus oppressifs du système économique contemporain est la concentration extrême de la richesse et du pouvoir.

Fait établi :
  • Depuis 1980, les 1 % les plus riches ont capté 27 % de la croissance mondiale des revenus, les 50 % les plus pauvres seulement 12 % (World Inequality Report, 2022).
  • Entre 2020 et 2022, les milliardaires ont absorbé près de 2/3 de la richesse nouvelle produite (Oxfam, 2023).
  • Chaque jour en 2022, les 10 hommes les plus riches du monde gagnaient ~2,7 milliards $, pendant que l’inflation étranglait les salaires dans 94 pays.
Mécanisme :
  • La logique du capitalisme financier favorise ceux qui possèdent, pas ceux qui travaillent.
  • Les grandes fortunes sont placées dans des actifs spéculatifs à fort rendement.
  • La fiscalité devient de moins en moins progressive (baisse des impôts sur le capital, niches fiscales, paradis fiscaux).
  • La richesse permet d’influencer la loi, les médias, les choix publics — cercle vicieux oligarchique.
Effets d’oppression :
  • Affaiblissement de l’État social : moins de moyens pour l’éducation, la santé, la redistribution.
  • Perte de pouvoir pour les citoyens : les décisions économiques sont prises par des groupes d’intérêts privés.
  • Montée des frustrations, de la défiance démocratique, des tensions sociales.
Interprétation dominante : Certains justifient cela par la “méritocratie” ou la “liberté d’entreprendre”.
Mais de plus en plus d’études montrent que cette concentration nuit à la croissance globale, à la démocratie et à la stabilité.

Point de vue critique :
Les inégalités extrêmes sont une violence économique institutionnalisée.
Elles structurent une société où l’on naît gagnant ou perdant, où les règles du jeu sont biaisées dès le départ.

L’intelligence supposée : motiver l’innovation, récompenser l’effort, concentrer les ressources pour investir.
La stupidité réelle : créer une économie qui ne bénéficie qu’à une minorité, en sacrifiant la cohésion sociale, la justice et la démocratie.

Quand une poignée d’individus concentre plus de richesses que des continents entiers, ce n’est plus de l’économie : c’est une confiscation.
Dernière modification par Walt le ven. juin 20, 2025 12:21 pm, modifié 1 fois.
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⤷ Synthèse – De l’outil à l’absurde : trois visages de l’économie toxique

À l’origine, les innovations économiques visaient à faciliter les échanges, partager les risques, produire en masse, fluidifier la circulation du capital.
Mais en l’absence de régulation fondée sur l’intérêt collectif, ces innovations ont souvent été détournées ou amplifiées à l’excès, jusqu’à devenir oppressives pour les peuples et destructrices pour les écosystèmes.

Trois dérives systémiques ressortent clairement :
  • 1. La logique spéculative crée des bulles, détruit de la valeur, génère des crises récurrentes dont les plus fragiles paient le prix.
  • 2. L’extractivisme économique épuise les ressources, aggrave les déséquilibres climatiques, et invisibilise les coûts humains et écologiques.
  • 3. La concentration des richesses transforme les marchés en oligarchies : une minorité décide, une majorité subit.
Ces dérives ne sont pas des accidents : elles sont le produit logique d’un système qui valorise la rentabilité immédiate, la croissance illimitée, et la compétition généralisée.
Un système qui considère la planète comme un stock de ressources, l’humain comme un coût, et la société comme un décor.

Ce que cette partie révèle, c’est que la stupidité économique n’est pas une erreur de calcul, mais une forme d’aveuglement systémique, rendue possible par l’absence de finalité humaine dans les logiques économiques dominantes.

Mais une autre voie est possible : penser l’économie à partir des communs, du lien social, et de la soutenabilité.
C’est ce que nous explorerons dans la partie suivante : des modèles “non-marchands” qui misent sur l’intelligence collective, et non sur l’accumulation aveugle.
Dernière modification par Walt le ven. juin 20, 2025 12:21 pm, modifié 1 fois.
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Souad
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Re: Évolution des Échanges et Oppressions Économiques Mondiales

Message par Souad »

III.1 – Coopératives : démocratie économique et résilience sociale

“Une personne = une voix, pas un euro = un vote.”

Les coopératives sont parmi les formes les plus anciennes et les plus stables d’organisation non-marchande de l’économie.
Elles reposent sur une idée simple mais révolutionnaire : les usagers ou les travailleurs sont à la fois parties prenantes et décisionnaires.

Fait établi :
  • La première coopérative moderne est fondée à Rochdale (Angleterre) en 1844 par des ouvriers tisserands.
  • Aujourd’hui, on compte plus d’un milliard de coopérateurs dans le monde (ICA, 2023).
  • Les coopératives emploient environ 10 % de la population active mondiale.
Principes fondamentaux :
  • Adhésion volontaire et ouverte.
  • Gouvernance démocratique : 1 personne = 1 voix.
  • Répartition équitable des excédents (non pas des profits spéculatifs).
  • Autonomie vis-à-vis des pouvoirs financiers externes.
  • Primauté de la personne humaine sur le capital.
Exemples inspirants :
  • Mondragón (Espagne) : groupe coopératif industriel fondé en 1956, 80 000 travailleurs-adhérents, très faible taux de chômage local.
  • Coopératives agricoles en Afrique de l’Ouest : permettent un accès collectif à la terre, aux outils, au crédit.
  • Coopératives de santé en Argentine : assurent l’accès aux soins dans des zones marginalisées.
Forces :
  • Résilience en temps de crise (moins de faillites en période de récession).
  • Réduction des inégalités internes : écarts de salaires limités.
  • Ancrage territorial fort : les décisions sont prises localement.
  • Soutien à la démocratie sociale : éducation, transparence, solidarité.
Faiblesses :
  • Difficulté d’accès au financement (méfiance des banques).
  • Risque de bureaucratisation ou de perte de l’esprit coopératif.
  • Soumission parfois partielle à la logique de marché (nécessité de compétitivité).
Intelligence économique : mutualiser les risques, responsabiliser les acteurs, créer de la valeur sociale autant qu’économique.
Modèle viable mais sous-exploité : malgré leur efficacité, les coopératives sont peu soutenues par les politiques publiques et marginalisées dans les médias.

Les coopératives montrent qu’il est possible de produire, d’échanger et d’entreprendre autrement, sans soumettre les humains à la logique du capital.
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Souad
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Message par Souad »

III.2 – Communautés de communs : gouvernance partagée et économie du soin

“Ce n’est ni l’État, ni le marché, c’est nous.”

Au-delà du couple classique “public/privé”, les communs désignent une autre forme d’organisation économique :
des ressources gérées collectivement par une communauté selon des règles partagées.
C’est une logique de coopération auto-organisée, ancrée dans l’usage, la responsabilité et la solidarité.

Fait établi :
  • Le concept a été théorisé par Elinor Ostrom (prix Nobel d’économie 2009), qui a montré que des communautés locales pouvaient gérer durablement leurs ressources sans passer par le marché ni l’État.
  • Exemples historiques : irrigation partagée en Espagne, forêts communautaires au Japon, pâturages gérés collectivement dans les Andes…
Caractéristiques d’un “commun” :
  • Une ressource partagée (eau, savoir, forêt, logiciel…).
  • Une communauté d’usagers qui délibère et décide collectivement.
  • Un système de règles négociées, adaptées au contexte local.
  • Une surveillance mutuelle et des mécanismes de résolution des conflits.
Exemples contemporains :
  • Wikipedia : encyclopédie mondiale autogérée, non commerciale, ouverte.
  • OpenStreetMap, Linux, Creative Commons : communs numériques fondés sur le partage de connaissances.
  • Coopératives d’habitants, jardins collectifs, AMAP : communs locaux axés sur l’alimentation, le logement ou le lien social.
Forces :
  • Empowerment des citoyens et renforcement du lien social.
  • Soutenabilité à long terme (gestion prudente, ancrée dans le territoire).
  • Flexibilité adaptative (règles sur-mesure, évolution continue).
  • Moins d’inégalités : la ressource appartient à tous.
Faiblesses :
  • Vulnérabilité face à la marchandisation ou à l’accaparement (ex : brevets).
  • Dépendance à l’engagement bénévole ou militant.
  • Difficultés d’échelle : les communs locaux peuvent être difficilement généralisables.
Intelligence économique : réappropriation collective des ressources, gestion durable, démocratie directe.
Modèle fragile mais porteur : les communs souffrent d’un manque de reconnaissance juridique et de soutien institutionnel, malgré leur efficacité éprouvée.

Les communs offrent une boussole : une économie orientée vers l’usage, le soin mutuel, et la soutenabilité. Une intelligence humaine, non marchande, au service du bien commun.
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Souad
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Re: Évolution des Échanges et Oppressions Économiques Mondiales

Message par Souad »

III.3 – Monnaies locales et systèmes d’échange alternatifs : reprendre le pouvoir sur la valeur

“Changer la monnaie pour changer l’économie.”

La monnaie est souvent perçue comme neutre. Mais elle est en réalité un outil politique et culturel, qui détermine ce qui a de la valeur, ce qui circule, et qui décide.
Les monnaies locales et les systèmes d’échange alternatifs (SEL, timebanks…) proposent de relocaliser et redéfinir la valeur, hors du capitalisme globalisé.

Fait établi :
  • Plus de 5 000 initiatives de monnaies alternatives sont recensées dans le monde (Bendell & Greco, 2013).
  • Objectif principal : renforcer l’économie locale, favoriser les échanges solidaires, réduire la dépendance aux banques centrales et aux grandes devises.
Exemples concrets :
  • Le Bristol Pound (UK) – utilisable dans plus de 800 commerces de la ville, avec l’appui de la municipalité.
  • La Roue (France) – monnaie locale en Provence, favorise les circuits courts et les entreprises écologiques.
  • Timebanks (Japon, USA, Suisse…) – systèmes où 1 heure de service rendu = 1 heure reçue, sans argent.
  • SEL (Systèmes d’Échange Local) – troc de biens ou de services entre particuliers avec une unité de compte propre.
Fonctions sociales et politiques :
  • Redynamiser les territoires délaissés par la mondialisation.
  • Favoriser l’entraide et les réseaux de proximité.
  • Repenser la “valeur” : le soin, l’attention, le bénévolat deviennent monnayables.
  • Créer de la résilience économique locale (ex : en cas de crise ou de pénurie d’euros).
Forces :
  • Reconnexion entre économie et territoire.
  • Valorisation des échanges non marchands ou invisibilisés (ex : entraide, temps social).
  • Décentralisation du pouvoir monétaire.
  • Effet pédagogique : politisation de la question monétaire.
Faiblesses :
  • Usage encore marginal : peu d’interopérabilité, faible masse critique.
  • Forte dépendance à l’engagement local et au cadre juridique national.
  • Effets souvent limités à court terme sans politique publique volontariste.
Intelligence économique : recréer du lien économique local, donner un sens social à la monnaie, restaurer le pouvoir citoyen sur la valeur.
Potentiel transformateur latent : ces systèmes expérimentent d’autres formes de richesse, en revalorisant ce que le marché délaisse.

Et si, au lieu de spéculer sur des crypto-monnaies mondialisées, on (ré)inventait des monnaies de proximité, basées sur la confiance, le lien, et la vie réelle ?
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