L'autre sujet ultime

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Souad
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Initiatives citoyennes portées par le secteur associatif.

Le tissu associatif joue un rôle essentiel pour promouvoir la citoyenneté active en Wallonie et à Bruxelles. De nombreuses ASBL et collectifs citoyens expérimentent de nouvelles formes d’engagement.

Par exemple, le Réseau Transition accompagne des « villes en transition » un peu partout en Wallonie – des groupes de citoyens qui se mobilisent pour des projets écologiques et solidaires (potagers urbains, circuits courts alimentaires, monnaie locale…), dans une optique d’empowerment local​lebulletin.eap-wb.be.

L’ASBL CPCP – Citoyenneté et Participation développe des formations et animations pour outiller les citoyens et les rendre acteurs du changement (notamment via l’éducation permanente)​cpcp.be.

La Coordination Nationale d’Action pour la Paix et la Démocratie (CNAPD) promeut la participation des jeunes et des personnes d’origine étrangère à la vie publique, par exemple via des jeux de rôle citoyens ou des campagnes d’information.

Des mouvements politiques innovants ont même vu le jour : le collectif Agora Bruxelles a présenté une liste citoyenne en 2019 et obtenu un siège au Parlement bruxellois, siège qu’il fait occuper tour à tour par des citoyens ordinaires mandatés par une assemblée tirée au sort​assemblee.brussels.

Cette expérimentation unique vise à injecter la délibération citoyenne au cœur même de l’institution parlementaire.
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Message par Souad »

Plateformes numériques de participation.

Le numérique offre de nouvelles opportunités pour élargir la participation citoyenne.

En Belgique, la start-up bruxelloise CitizenLab s’est imposée comme un outil phare de consultation en ligne des citoyens​regional-it.be.

Sa plateforme interactive est utilisée par une trentaine de communes en Wallonie, à Bruxelles (et même à l’étranger) pour recueillir les propositions des habitants, organiser des votes ou sondages en ligne, et répondre aux idées de la population​regional-it.be.

Par exemple, les villes de Liège, Mons ou Marche-en-Famenne y ont recours pour co-construire avec les citoyens des plans d’urbanisme ou de mobilité. D’autres applications comme Fluicity ou Ideascale ont également été expérimentées par des administrations locales.

Par ailleurs, des sites web participatifs institutionnels ont vu le jour : la plateforme officielle geopolis.brusselsparticipation.brussels centralise les appels à participation pour la Région de Bruxelles-Capitale (consultations, enquêtes, panels…) et publie les résultats des démarches.

Ces outils numériques facilitent l’expression citoyenne en élargissant l’audience touchée et en permettant à chacun de contribuer à son rythme. Néanmoins, ils posent aussi la question de l’inclusion numérique, que nous aborderons plus loin.
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Souad
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Message par Souad »

Autres pratiques participatives notables.

Citons encore, à titre d’exemples : ​lebulletin.eap-wb.b;
  • le Parlement Jeunesse du Développement Durable, organisé chaque année par la Fédération Wallonie-Bruxelles, où des dizaines de jeunes simulent un parlement et proposent des résolutions sur des enjeux climatiques
  • le Panel citoyen sur le Vieillissement mis en place pour réfléchir au défi du vieillissement de la population (initiative pilotée par des académies et la Région wallonne)​;
  • ou encore le débat citoyen “We Need to Talk”, lancé en 2018, qui a rassemblé 50 citoyens belges tirés au sort afin de formuler des pistes pour l’avenir de l’Europe dans le cadre de la Conférence sur l’avenir de l’Europe​.
Ces expériences, qu’elles soient initiées par les pouvoirs publics, les universités ou les citoyens eux-mêmes, témoignent d’une effervescence démocratique en Belgique francophone. Elles montrent qu’il est possible d’innover pour redonner vie au principe du gouvernement “par le peuple” – à travers de nouvelles méthodes de dialogue, de co-décision et de mobilisation citoyenne.
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Walt
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Message par Walt »

Obstacles structurels à l’empouvoirement et à la participation


Malgré ces avancées et ces exemples encourageants, de nombreux freins limitent encore l’empouvoirement et la participation réelle des citoyens à la vie démocratique.

Ces obstacles sont souvent structurels, c’est-à-dire ancrés dans les réalités sociales, économiques, institutionnelles, culturelles ou technologiques.

En voici les principaux :
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Walt
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Re: L'autre sujet ultime

Message par Walt »

Barrières socio-économiques et éducatives.

La participation citoyenne active tend à être plus difficile pour les personnes socialement ou économiquement précarisées.

Le niveau d’éducation, le revenu, la disponibilité de temps libre ou même la maîtrise de la langue jouent un rôle important dans la capacité à s’engager.

En pratique, on constate fréquemment le syndrome des « Toujours Les Mêmes » : ce sont souvent les citoyens déjà les plus informés, diplômés ou aisés qui participent aux réunions et consultations, tandis que d’autres publics restent en retrait​lebulletin.eap-wb.be.

Par exemple, une assemblée citoyenne ouverte à tous risque d’attirer surtout des retraités, des cadres ou des militants habitués à prendre la parole, alors que les jeunes, les ouvriers, les personnes d’origine étrangère ou en situation de pauvreté y seront sous-représentés.

Ce biais de participation creuse les inégalités politiques. De plus, les contraintes matérielles peuvent être dissuasives : comment participer à un débat le soir quand on cumule deux emplois ou qu’on doit faire garder ses enfants ? Sans compter les frais éventuels (transport, etc.) et l’accessibilité physique des lieux de réunion pour les personnes à mobilité réduite.

Résultat, ceux dont la voix aurait le plus besoin d’être entendue (parce que les politiques les affectent fortement) sont souvent les moins présents dans les processus participatifs.
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Re: L'autre sujet ultime

Message par Walt »

Freins institutionnels et politiques.

Du côté des institutions, il existe parfois une certaine réticence à partager le pouvoir ou à intégrer réellement les citoyens dans la décision.

Même animés de bonnes intentions, élus et administrateurs peuvent craindre qu’une participation accrue complexifie et rallonge le processus décisionnel, ou qu’elle remette en cause leur prérogative de représentants.

On entend ainsi des objections du type : « c’est trop cher, trop long, trop incertain » pour être efficace​lebulletin.eap-wb.be.

La culture administrative et politique n’est pas toujours propice à l’empowerment citoyen : traditionnellement, la décision publique est descendante (top-down) et pilotée par des experts, ce qui peut aller à l’encontre d’une véritable co-construction avec des profanes.

Par ailleurs, le cadre juridique peut constituer un obstacle : certaines formes de participation ne sont pas prévues par les lois. Par exemple, au niveau fédéral belge, le référendum consultatif n’existe pas, et les pétitions citoyennes n’obligent pas le Parlement à agir. Intégrer de nouveaux mécanismes nécessite souvent des bases légales ou réglementaires (ce que la Wallonie et Bruxelles ont commencé à faire pour les commissions délibératives).

De plus, la structure complexe de l’État belge (multiplicité de niveaux de pouvoir) rend le paysage décisionnel peu lisible pour le citoyen, qui ne sait pas toujours où s’adresser pour se faire entendre – ce qui peut décourager l’initiative. Enfin, certains responsables politiques restent sceptiques quant à la légitimité de dispositifs comme le tirage au sort : comment des citoyens non élus peuvent-ils influencer la loi ?

Cette méfiance peut freiner la généralisation de telles innovations​apf-francophonie.org.
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Message par Walt »

Déficit de culture participative et obstacles culturels.

Du côté des citoyens, l’envie ou l’habitude de participer n’est pas innée. Des facteurs culturels peuvent expliquer qu’une partie de la population ne se sente pas concernée par la politique ou n’ose pas s’exprimer.

La socialisation politique de nombreux Belges reste axée sur le vote et le fait de « laisser faire les élus ». Ainsi, passer à un rôle plus proactif demande un changement de mentalité.

Le sentiment d’illégitimité personnelle constitue un frein fréquent : beaucoup de gens pensent ne pas avoir les compétences pour donner un avis valable (« Je ne suis pas un expert, qu’est-ce que je pourrais apporter ? »), surtout sur des sujets techniques.

La peur du conflit ou du jugement peut aussi dissuader de s’exprimer en public.

De plus, certaines catégories de citoyen·nes font face à des obstacles spécifiques : les femmes sont parfois moins encouragées à prendre la parole en public, les minorités peuvent se sentir exclues ou pas écoutées en raison de préjugés, etc.

S’ajoute à cela une forme de désillusion alimentée par le passé : si des consultations antérieures ont donné l’impression d’être inutiles (décisions déjà prises d’avance, promesses non tenues), les citoyens peuvent devenir cyniques et refuser de participer à nouveau.

La clé réside alors dans la (re)construction d’une confiance et d’une culture du dialogue, ce qui prend du temps.

Sans une véritable écoute de la part des autorités et sans résultats concrets, il est difficile de convaincre des citoyens échaudés de revenir autour de la table​.
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Message par Walt »

Manque de retours et de suivi des contributions.

Un obstacle souvent rapporté est l’absence de prise en compte visible des apports citoyens.

Participer à une réunion ou répondre à une enquête mobilise du temps et de l’espoir – or, si derrière, rien ne se passe, le découragement s’installe. Trop souvent, les citoyens n’ont pas de retour sur l’impact de leur contribution : leurs avis semblent disparaître dans un « trou noir » administratif.

Par exemple, des communes ont organisé des consultations dont les résultats n’ont jamais été publiés clairement ni traduits en actions, faute de volonté politique ou de moyens pour le faire.

Ce défaut de transparence et de suivi entretient l’impression d’une participation pour la forme. Comme le soulignent certains experts, les citoyens ne sont pas frustrés par manque d’occasions de s’exprimer, mais par le fait de ne pas être réellement entendus​lebulletin.eap-wb.be.

Un processus participatif mal conduit – sans feedback ni influence tangible – peut même aggraver la défiance au lieu de l’atténuer.

C’est pourquoi les bonnes pratiques recommandent toujours de clôturer la boucle (“close the feedback loop”) : informer les participants de ce qui a été décidé grâce à leurs contributions, expliquer pourquoi certaines propositions sont retenues ou non, etc.

Cela reste un point faible de nombreuses initiatives actuelles, faute de culture de l’évaluation et de l’explicitation dans nos institutions.
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Re: L'autre sujet ultime

Message par Walt »

Fracture numérique et exclusion technologique.

Si les outils digitaux ouvrent de nouvelles voies de participation, ils risquent aussi d’exclure une partie du public. On estime qu’une proportion non négligeable de la population (personnes âgées, peu diplômées ou précaires) est en décrochage numérique, c’est-à-dire n’utilise pas internet ou est peu à l’aise avec les plateformes en ligne.

Or, de plus en plus de consultations ou d’appels à projets passent par le numérique, ce qui crée un biais. Par exemple, une commune qui recueille les idées des citoyens via une application mobile ne touchera pas ceux qui n’ont pas de smartphone ou ne savent pas s’en servir.

Même parmi les internautes, tout le monde n’a pas les réflexes pour trouver l’information (où s’inscrire pour un panel ? comment remplir un formulaire de contribution en ligne ?).

Le risque est de creuser un fossé entre une citoyenneté “connectée” et une autre laissée pour compte. La fracture numérique recoupe souvent les inégalités socio-économiques, renforçant le premier point évoqué.

Par ailleurs, l’espace numérique lui-même comporte ses écueils : sur les réseaux sociaux, le débat public est parfois pollué par la désinformation, l’anonymat, les discours de haine, ce qui peut décourager une participation sereine et constructive.

Enfin, le tout-en-ligne peut manquer de convivialité et de délibération approfondie par rapport à des ateliers en présentiel.

Conscients de cela, de nombreux acteurs plaident pour des démarches participatives inclusives “multi-canaux” : combiner le numérique (pour toucher largement) et le physique (pour approfondir avec ceux qui viennent), et investir dans la formation numérique des citoyens.

Comme le souligne un rapport, améliorer la culture numérique du public diminue le risque d’exclusion digitale et permet d’élargir la participation à l’ère du numérique​.
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Le Guide
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Re: L'autre sujet ultime

Message par Le Guide »

Pistes de réflexion et recommandations


Malgré les obstacles, les dynamiques d’empouvoirement et de participation citoyenne en Belgique francophone laissent entrevoir de nombreuses perspectives positives.

Pour renforcer encore cette évolution et surmonter les freins identifiés, voici quelques pistes de réflexion et recommandations à destination des pouvoirs publics, des associations et des citoyens eux-mêmes :
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