Avec la chute de l’Empire romain et l’effondrement des institutions civiques antiques, la notion de citoyenneté disparaît quasiment de l’horizon politique européen pendant plusieurs siècles. Elle est remplacée par un autre type de lien : la sujétion personnelle au seigneur ou au roi.
Durant le haut Moyen Âge, la société est structurée en ordres et en dépendances :
- Le lien politique principal est vertical : le roi ou le seigneur protège en échange de l’obéissance et des services.
- L’individu n’a pas de droits politiques en tant que tel : il est un sujet, non un citoyen.
- Les lois sont souvent coutumières, variables selon les fiefs ou les provinces.
Certaines villes du bas Moyen Âge (notamment en Italie du Nord, dans les Flandres ou en Allemagne) développent des formes de citoyenneté municipale, accordant :
- le droit de vote aux élections locales (souvent par cooptation),
- la possibilité de posséder un atelier, un commerce ou de siéger dans les corporations,
- des protections spécifiques en matière de justice.
L’ordre politique médiéval est aussi profondément sacralisé :
- Le roi est choisi par Dieu (droit divin).
- Le devoir d’obéissance prime sur la participation.
- La notion de "communauté des fidèles" supplante celle de "communauté civique".
- Le Moyen Âge fait disparaître la citoyenneté antique comme forme active d’appartenance.
- L’individu devient sujet passif d’un roi ou d’un seigneur.
- La citoyenneté se réduit à des statuts locaux, urbains ou corporatistes.
- Le politique est subordonné au religieux et à l’ordre divin.