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Re: L'autre sujet ultime
Publié : jeu. juin 12, 2025 4:19 am
par Le Guide
Institutionnaliser durablement la participation.
Il est crucial de pérenniser les innovations démocratiques en les inscrivant dans le fonctionnement habituel des institutions.
Cela signifie adopter des
cadres juridiques stables pour les commissions citoyennes, panels tirés au sort et autres dispositifs, afin qu’ils ne dépendent pas uniquement de la volonté politique du moment
apf-francophonie.org
Par exemple, la Région bruxelloise a légiféré pour organiser régulièrement des commissions délibératives ; la Wallonie pourrait faire de même après sa phase pilote.
À plus long terme, on peut imaginer des
structures permanentes de participation (telles qu’un Conseil citoyen institutionnalisé) dans chaque parlement ou chaque commune importante. L’objectif est que la participation citoyenne devienne un
réflexe et un complément naturel de la démocratie représentative, et non une expérimentation ponctuelle.
De plus, une institutionnalisation réussie doit aussi être
culturelle : il faut ancrer, au sein des administrations, une culture de l’ouverture, de l’écoute et du co-développement avec les citoyens
apf-francophonie.org.
Cela passe par la formation des agents publics (comme le propose l’EAP avec ses formations dédiées), la diffusion de guides méthodologiques, et le partage d’expériences entre collectivités.
Re: L'autre sujet ultime
Publié : jeu. juin 12, 2025 4:21 am
par Le Guide
Aller vers une participation plus inclusive.
Combattre les inégalités de participation doit devenir une priorité.
Concrètement, cela implique de diversifier les modalités de consultation pour toucher différents publics.
Par exemple, organiser des ateliers participatifs décentralisés dans les quartiers populaires, à des horaires adaptés (y compris le week-end), avec éventuellement un soutien logistique (garderie pour enfants, défraiement des frais de déplacement) pour lever les obstacles socio-économiques.
Veiller aussi à la diversité des formats : associer du présentiel (forums, tables rondes) et du numérique, des démarches individuelles (questionnaires) et collectives (ateliers en groupe), des approches ludiques ou artistiques pour intéresser ceux qui ne se reconnaissent pas dans les réunions formelles.
Il s’agit d’aller vers les citoyens éloignés plutôt que d’attendre qu’ils viennent d’eux-mêmes.
Le tirage au sort, bien utilisé, peut être un outil puissant d’inclusion car il donne à chacun une chance égale de participer – à condition de convaincre les tirés au sort de répondre présents, ce qui nécessite de bien expliquer la démarche et ses bénéfices.
Un accompagnement spécifique des publics vulnérables (par des animateurs, médiateurs ou associations relais) peut aider à les rendre actifs et confiants dans ces espaces.
Re: L'autre sujet ultime
Publié : jeu. juin 12, 2025 4:24 am
par Le Guide
Renforcer l’éducation civique et l’empowerment individuel.
L’empouvoirement passe par la formation dès le plus jeune âge à la citoyenneté active.
Il serait bénéfique de consolider l’éducation civique dans les écoles, non seulement en enseignant le fonctionnement des institutions, mais aussi en faisant pratiquer la participation (conseils d’élèves, projets citoyens à l’école, budget participatif scolaire…).
Parallèlement, soutenir l’éducation permanente pour les adultes – via les associations, les universités populaires, les médias publics – afin de développer la culture politique, le sens critique et les compétences d’expression de tous les citoyens.
Des ateliers d’empowerment (prise de parole en public, débat argumenté, initiation aux outils numériques de participation) pourraient être proposés, notamment aux publics sous-représentés.
L’idée est de démystifier la politique et de donner à chacun les moyens d’y prendre part.
Un citoyen mieux informé et formé est plus à même de s’engager de manière éclairée. Ce travail de fond, moins visible, est pourtant essentiel pour élargir la base de la participation et éviter qu’elle ne reste confinée à une élite.
Re: L'autre sujet ultime
Publié : jeu. juin 12, 2025 4:25 am
par Le Guide
Améliorer le retour et l’impact des contributions citoyennes.
Pour que la participation conserve tout son sens, il est impératif d’assurer un suivi transparent.
Chaque fois qu’une consultation ou un panel est organisé, les décideurs doivent s’engager à répondre aux citoyens : publier un rapport clair des contributions, formuler une réponse officielle (qu’est-ce qui va être fait, ou pourquoi telle proposition n’est pas retenue), et si possible associer des citoyens au suivi de la mise en œuvre. Cette démarche de redevabilité est indispensable pour entretenir la confiance et la motivation.
À l’ère numérique, on peut utiliser des outils en ligne pour tenir les participants informés en temps réel de l’avancement des projets. Par exemple, une plateforme pourrait indiquer : « 80 % des idées soumises dans le budget participatif sont en cours de réalisation ».
De même, il faudrait systématiquement évaluer les processus participatifs avec les citoyens eux-mêmes, pour apprendre des échecs et améliorer les futurs dispositifs.
En un mot, montrer que la parole citoyenne compte vraiment, par des actes concrets, afin de dissiper le sentiment de parler dans le vide.
Re: L'autre sujet ultime
Publié : jeu. juin 12, 2025 4:25 am
par Le Guide
Exploiter le potentiel du numérique tout en réduisant la fracture.
Les autorités devraient investir dans des solutions numériques conviviales et accessibles pour élargir la participation, tout en veillant à n’exclure personne.
Cela signifie choisir des plateformes ergonomiques, disponibles en plusieurs langues le cas échéant, compatibles avec des appareils peu performants, et respecter l’accessibilité pour les personnes handicapées.
En parallèle, il faut continuer les efforts pour la littératie numérique : ateliers d’initiation pour les seniors, tarifs sociaux pour l’accès à internet, mise à disposition de points d’accès publics (espaces numériques dans les mairies, bibliothèques, maisons de quartier) où les citoyens peuvent se faire aider pour participer en ligne.
Le numérique peut aussi servir à délibérer autrement : on voit émerger des forums en ligne modérés, des chats vidéo participatifs, des applications de budget participatif gamifiées…
Autant d’outils à expérimenter, tout en maintenant un équilibre avec des rencontres en personne pour garder la dimension humaine et délibérative profonde.
En outre, il convient d’encadrer la participation numérique par des principes de transparence des algorithmes (par exemple pour le traitement des votes ou commentaires en ligne) et de protection des données, afin de susciter la confiance des usagers.
Re: L'autre sujet ultime
Publié : jeu. juin 12, 2025 4:27 am
par Déco
En conclusion
L’articulation de l’empowerment et de la participation citoyenne offre une voie prometteuse pour revivifier la démocratie en Belgique francophone.
Elle permet de réaliser concrètement le vieux principe du « gouvernement du peuple par le peuple », en rendant chaque citoyen davantage acteur – informé, compétent et écouté – du destin collectif.
Les initiatives pionnières menées ces dernières années montrent qu’avec de la volonté politique et de l’ingéniosité, on peut
innover démocratiquement : panels citoyens, budgets participatifs, plateformes collaboratives…
Il reste certes des défis de taille à relever pour ancrer ces pratiques et les rendre réellement inclusives.
Mais loin d’être une utopie, la démocratie participative et l’empouvoirement citoyen s’installent peu à peu dans les mœurs politiques.
Ils apportent déjà des bénéfices tangibles : décisions plus pertinentes et acceptées, citoyens qui se sentent reconnus et utiles, climat de confiance retrouvé à l’échelle locale…
Une démocratie plus participative est une démocratie plus
résiliente, mieux armée contre la tentation du repli et de la méfiance.
Continuons donc sur cette lancée, en faisant tomber les barrières une à une, pour construire ensemble une société
plus juste, solidaire et ouverte, où chaque voix compte.
Comme l’énonce la charte d’une association d’éducation permanente : « Cette citoyenneté s’exerce par la participation de tous, sans discrimination, à la construction d’une société […] respectueuse des droits humains »
cpcp.be.
C’est en misant sur
l’intelligence collective de tous les citoyens, y compris les plus marginalisés, que l’on fera vivre pleinement la citoyenneté et que l’on consolidera les bases d’un État démocratique vraiment sain.
Re: L'autre sujet ultime
Publié : jeu. juin 12, 2025 4:50 am
par adonf
J'ai pas tout lu, un résumé quelqu'un·e ?
Re: L'autre sujet ultime
Publié : jeu. juin 12, 2025 4:55 am
par Le Guide
Résumé de la chose : Empouvoirement, participation citoyenne et citoyenneté en Belgique francophone
Le constat de départ
- La démocratie est fragilisée (abstention, méfiance, désintérêt politique).
- En Belgique francophone, la confiance envers les institutions a chuté ces dernières années.
- L’empouvoirement et la participation citoyenne apparaissent comme des solutions pour revitaliser la démocratie.
Quelques définitions de base
- Démocratie : gouvernement du peuple, suppose plus qu’un simple vote — implique débats, engagement citoyen et contrôle des institutions.
- Citoyenneté : statut juridique mais surtout engagement actif dans la société (droits ET responsabilités).
- Empouvoirement (empowerment) : processus par lequel les individus acquièrent les ressources, compétences et confiance pour agir.
- Participation citoyenne : implication des citoyens dans la prise de décision (consultations, panels, budgets participatifs…).
Pourquoi empowerment et participation sont liés
- La démocratie vivante nécessite des citoyens acteurs.
- La participation améliore la qualité des décisions et la confiance dans les institutions.
- Sans participation, les citoyens se sentent exclus, alimentant la défiance.
Exemples concrets en Belgique francophone
- Panels délibératifs et tirages au sort :
- G1000 (2011), pionnier du genre.
- Conseil citoyen permanent en Communauté germanophone.
- Commissions délibératives en Wallonie et à Bruxelles.
- Assemblée citoyenne permanente pour le climat à Bruxelles.
- Namur, Saint-Gilles, Schaerbeek, Molenbeek, Province de Namur.
- Initiatives associatives :
- Réseau Transition, CPCP, CNAPD, Agora Bruxelles.
- CitizenLab, Fluicity, participation.brussels…
- Parlement Jeunesse du Développement Durable, Panel citoyen sur le vieillissement, débats “We Need to Talk” sur l’avenir de l’Europe.
Les obstacles actuels
- Barrières socio-économiques : les précaires participent moins (temps, compétences, ressources).
- Freins institutionnels : réticence des élus, lenteur administrative, cadre juridique incomplet.
- Culture participative faible : sentiment d’illégitimité, peur du conflit, manque de confiance.
- Manque de suivi et retour : absence de transparence sur les suites des consultations.
- Fracture numérique : exclusion des non-connectés ou des moins à l’aise avec les outils numériques.
Recommandations pour aller plus loin
- Institutionnaliser durablement la participation (cadres juridiques stables, formations, culture administrative).
- Favoriser l’inclusion (horaires adaptés, défraiements, diversité des formats, accompagnement des publics vulnérables).
- Renforcer l’éducation civique dès l’école et par l’éducation permanente (compétences, prise de parole, numérique).
- Garantir le suivi des consultations (rapports publics, retours systématiques, suivi des décisions).
- Utiliser le numérique avec prudence : accessibilité, transparence des algorithmes, soutien aux publics éloignés.
En conclusion
- La démocratie participative progresse en Belgique francophone.
- Les innovations testées démontrent qu’une démocratie plus inclusive et participative est possible.
- L’enjeu est désormais d’ancrer ces pratiques, de lever les obstacles restants et de continuer à développer une culture démocratique active, informée et collective.

Si tu le souhaites, je peux aussi te proposer :
- une version ultra synthétique (quelques lignes)
- un schéma visuel (ex : mindmap, plan de travail)
- un tableau synthétique des actions / obstacles / solutions
- un plan utilisable pour un exposé, un document pédagogique ou un rapport de projet
Veux-tu l’une de ces variantes pour aller plus loin ?
Re: L'autre sujet ultime
Publié : jeu. juin 12, 2025 4:56 am
par adonf
Non merci, on peut passer à la suite

Re: L'autre sujet ultime
Publié : jeu. juin 12, 2025 5:14 am
par Déco
Excellent travail de fond que tu me soumets. Tu me demandes ici un
regard critique et un enrichissement sur la synthèse précédente.
Je vais procéder comme le ferait un comité d'éducation permanente ou un comité éditorial PAC/ACRF :
Critique constructive et pistes d’augmentation
◯ Les forces du texte
- Très bonne pédagogie de base sur les concepts d'empowerment, participation citoyenne et démocratie délibérative.
- Solide état des lieux des expériences belges francophones (assemblées citoyennes, budgets participatifs, plateformes numériques…).
- Identification claire des obstacles (socio-économiques, institutionnels, culturels, numériques).
- Recommandations concrètes et réalistes sur l'institutionnalisation, l'inclusion, le suivi des contributions.
◯ Les limites repérées
Dimension critique insuffisante sur les rapports de domination
Le texte décrit des obstacles mais sous-estime les causes structurelles profondes : capitalisme néolibéral, individualisme de marché, marchandisation des espaces de débat public, confiscation oligarchique des communs.
Peu d’analyse des effets pervers de la participation "de vitrine"
Beaucoup de dispositifs participatifs actuels sont parfois utilisés par les pouvoirs comme instruments de légitimation sans réelle redistribution du pouvoir (cooptation des citoyen·nes, instrumentalisation de la concertation).
Absence de réflexion sur les rapports Nord-Sud et les questions postcoloniales
Alors qu'en Belgique francophone, les enjeux migratoires, les discriminations systémiques et la mémoire coloniale sont essentiels pour penser une citoyenneté élargie et inclusive.
Approche encore timide sur la critique des solutions numériques
Les outils de participation numérique sont présentés comme solutions quasi neutres. Or, l’économie des plateformes (CitizenLab inclus) participe à la marchandisation des espaces démocratiques. PAC et ACRF insistent beaucoup sur ces contradictions dans leurs travaux.
Manque de mise en avant de l’éducation permanente comme écosystème politique
Le rôle des ASBL reconnues d’éducation permanente n’est pas assez souligné comme acteur essentiel d’empowerment structurel sur le temps long (exemples : PAC, ACRF, CNAPD, CPCP, etc.).
◯ Les augmentations possibles
Vision MACRO : recontextualiser l’empowerment dans le cadre systémique
- Rappeler que la démocratie participative émerge aussi comme réponse à la crise de la démocratie représentative et aux limites du capitalisme globalisé (PAC 2015, "Reboussolons-nous").
- Articuler avec les enjeux écologiques et les limites planétaires comme terrain d’expérimentation démocratique (Réseau Transition, Via Campesina, souveraineté alimentaire).
Vision MESO : intégrer la critique institutionnelle
- Problématiser les résistances internes des structures politiques classiques à déléguer réellement du pouvoir (centralisation, complexification juridique, culture administrative top-down).
- Insister sur la nécessité d’une gouvernance culturelle décoloniale, antisexiste et écologique, suivant l'approche du PAC.
Vision MICRO : enrichir par les récits d’expérimentation
- Inclure des exemples de résistances "d’en bas" : groupes de femmes rurales (ACRF), collectifs de sans-papiers, initiatives culturelles alternatives (ex : Musée du capitalisme, campagnes "Semons des possibles").
- Mettre en avant les espaces d’éducation critique sur le numérique développés dans les cycles PAC/Cesep.
Synthèse augmentée utilisable pour un carnet pédagogique EP
L’empowerment et la participation citoyenne ne sont pas des gadgets techniques de gestion publique. Ils relèvent de luttes sociales et culturelles profondes pour redonner sens et contenu à la démocratie contre ses dérives marchandes, autoritaires et oligarchiques.
Modèle de structure pour une fiche Obsidian augmentée
Code : Tout sélectionner
## Empouvoirement et participation citoyenne en Belgique francophone — version critique augmentée
### ◼︎ Vision Macro : crise démocratique et critiques systémiques
- Crise du néolibéralisme représentatif
- Marchandisation de la démocratie participative
- Déconstruction des rapports Nord-Sud et des dominations croisées
### ◼︎ Vision Meso : cadres institutionnels et résistances structurelles
- Limites juridiques et gouvernance administrative verrouillée
- Problèmes d’instrumentalisation des dispositifs participatifs
- Poids des inégalités structurelles
### ◼︎ Vision Micro : pratiques d’empowerment sur le terrain
- Expériences PAC : Musée du capitalisme, Reboussolons-nous, cycles numériques critiques
- Initiatives citoyennes du Réseau Transition, Via Campesina
- Groupes marginalisés : sans-papiers, minorités racisées, jeunesse populaire
- Travail d'éducation permanente (PAC, ACRF, CPCP, CNAPD…)
### ◯ Pistes critiques :
- Désolidarisation sociale et repli individualiste
- Participations de façade vs co-construction réelle
- Dominations épistémiques : qui décide de ce qu’on débat ?
- Fracture numérique renforcée par les logiques de plateforme
### ◯ Stratégies d'émancipation proposées :
- Approches intersectionnelles (genre, classe, origine)
- Formation critique et populaire aux enjeux du numérique
- Espaces d’éducation permanente renforcés et mieux financés
- Plaidoyer UNESCO : reconnaître l’EP comme patrimoine culturel immatériel
#Tags : #éducation-permanente #citoyenneté #démocratie #participation #capitalisme #intersectionnalité #PAC #ACRF
Veux-tu qu’on pousse encore plus loin ?
Par exemple :
- un prototype de module pédagogique complet
- une cartographie visuelle des enjeux
- un plan de plaidoyer en vue de la reconnaissance EP-UNESCO
C’est typiquement mon terrain de jeu. Dis-moi comment on continue.