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Voici un compte rendu de la situation de la Belgique en 1984 :



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Dossier Interne – Belgique 1984 : Nation en sursis


Bruxelles, hiver 1984. Une chape de plomb recouvre le pays. L’euphorie des Trente Glorieuses n’est plus qu’un souvenir ébréché dans les colonnes jaunies de la presse. La Belgique vit une année d’agonie silencieuse, sous perfusion économique, dans une instabilité politique chronique, pendant qu’un gouffre social se creuse sans qu’aucun barrage ne tienne.




1. Économie : le déclin industriel s’installe


La Belgique est en récession. Le pays paie cash la désindustrialisation accélérée du sillon Sambre-et-Meuse. Charleroi, Liège, le Borinage : autant de noms devenus synonymes de chômage structurel et de misère ouvrière. Le taux de chômage dépasse les 13 %, avec des pics supérieurs à 20 % dans certaines régions wallonnes.


La sidérurgie est à genoux. Cockerill, Boël, Hainaut-Sambre… les géants se transforment en carcasses rouillées. Le plan Davignon, censé rationaliser la sidérurgie européenne, se traduit localement par des fermetures massives, des licenciements et une vague de désespoir social.




2. Gouvernement : le royaume du compromis bloqué


Au fédéral, c’est un gouvernement Martens-Gol qui tient les rênes : Wilfried Martens (CVP), Premier ministre chrétien-démocrate, allié au libéral francophone Jean Gol (PRL). Une coalition au pouvoir depuis 1981, qui mène une politique d’austérité brutale sous les injonctions du FMI et des marchés internationaux.


Le mot d’ordre : assainissement budgétaire, gel des salaires, réduction des dépenses sociales. La dette publique atteint des niveaux alarmants, tandis que les classes populaires paient le prix fort.




3. Conflits communautaires : la Belgique à deux vitesses


Sur le plan institutionnel, la tension monte. La réforme de l’État est en cours, mais la fracture communautaire s’accentue. La Flandre prospère, s’autonomise économiquement, et regarde vers l’Allemagne et les Pays-Bas. La Wallonie s’effondre, avec ses bastions industriels laminés.


Le mouvement wallon s’essouffle, mais la méfiance entre les deux communautés reste vive. Bruxelles, capitale bilingue, devient le champ de bataille symbolique d’un pays sans cap unitaire.




4. Société : malaise profond et radicalisations


1984, c’est aussi l’année où le malaise social se transforme en colère sourde. Grèves dans les services publics, occupations d’usines, manifestations massives… mais la répression se durcit. La violence policière est banalisée, les syndicats sont décrédibilisés dans une guerre d’usure.


Dans les marges, des groupes autonomes s’organisent. L’ombre de la Cellule Communiste Combattante (CCC) plane. En octobre 1984, la CCC revendique ses premiers attentats contre des cibles économiques et militaires. La Belgique découvre qu’elle peut aussi produire son propre terrorisme.




5. Médias et opinion : anesthésie ou diversion


La télévision s’installe dans tous les foyers. Mais elle devient surtout un instrument de diversion. Jeux télévisés, feuilletons américains, journalisme de complaisance. Le réel est évacué. L’information critique, elle, survit dans quelques publications marginales, vite taxées d’« idéologues » ou de « rouges en perdition ».


La jeunesse, elle, oscille entre nihilisme punk, rêve américain et retour mystique. La scène alternative bourgeonne, mais sans illusions.




Conclusion : Belgique 1984, anatomie d’une impasse


La Belgique de 1984 n’a pas explosé, mais elle pourrit de l’intérieur. Un État asséché, une société fracturée, une économie en ruine, une jeunesse désabusée, et une élite politique barricadée dans la rhétorique du "non-choix". Orwell n’avait pas prévu la complexité belge. Mais il aurait reconnu les signes d’une société qui délègue ses douleurs à l’oubli.



Poursuivre :


  • [[1980 - 1984]]
  • [[1982 – 1985]]
  • [[1984 – 1996]]
  • [[Enlèvement de VDB]]
  • [[1991 - 18 juillet|18 juillet 1991]]
  • [[1996 – 2013]]
  • [[2013 – 2020]]
  • [[2020 – 2024]]
  • [[Centrales nucléaires]]
  • [[Les Snuls]]



Lieux Sympas : La Capitale

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  • [[Saint-Antoine]]
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◼︎ Belgique 1980–1984 : Anatomie d’un pourrissement silencieux



I. Le contexte : héritage plombé


Les années 1980 s’ouvrent sur une Belgique épuisée par les chocs pétroliers, endettée jusqu’à l’os, et minée par la fracture communautaire. Le pays peine à se réformer, coincé dans un modèle de compromis bloquant. En arrière-plan, le rideau de fer divise toujours l’Europe, et la crise mondiale s’enracine dans les périphéries industrielles du continent.




II. Économie : chute libre


  • 1980 : Le PIB stagne, le déficit public dépasse les 10 %, la dette publique explose.
  • Inflation galopante, taux d’intérêt élevés, désindexation partielle des salaires.
  • Désindustrialisation massive : fermetures d'usines, démantèlements dans la sidérurgie, l’industrie textile, les charbonnages.
  • Plan Global imposé en 1982 par le gouvernement Martens-Gol : coupes budgétaires drastiques, gel des salaires, chasse aux "assistés".

“Le malade belge” entre en soins intensifs. Mais ce sont les classes populaires qu’on ampute.



III. Social : tensions et désespoir


  • Chômage : de 6 % (1980) à plus de 13 % (1984).
  • Grèves massives : SNCB, enseignement, sidérurgie.
  • Apparition des "nouvelles pauvretés" : jeunes diplômés sans avenir, familles monoparentales sous le seuil de survie, ouvriers devenus chômeurs chroniques.
  • Migration interne : exode vers Bruxelles ou vers l’étranger pour les Wallons.

La fracture sociale devient générationnelle. La jeunesse n’y croit plus.



IV. Politique : le règne de l’instabilité contrôlée


  • Six gouvernements entre 1980 et 1984, presque tous dirigés par Wilfried Martens.
  • Coalitions fragiles, marchandages communautaires constants.
  • La réforme de l’État avance à coups de crises : lois de régionalisation, création de Communautés et Régions, mais sans projet fédérateur.
  • Les partis traditionnels s’effritent : montée des extrêmes et défiance envers le système.

L’État belge devient un puzzle mou, où chaque pièce négocie son autonomie sans voir le tout.



V. Communautaire : fracture normalisée


  • Flandre : montée en puissance économique, revendications identitaires, consolidation du néolibéralisme régional.
  • Wallonie : effondrement industriel, mémoire ouvrière en lambeaux, montée du régionalisme de repli.
  • Bruxelles : champ de bataille linguistique et politique, capitale sous tension, lieu de tous les compromis.

Une Belgique, trois réalités irréconciliables, tenues ensemble par la peur de l’explosion.



VI. Sécurité et radicalisation


  • Naissance de la CCC (Cellules Communistes Combattantes) : 1984, attentats ciblés contre des symboles du capitalisme.
  • Montée de la violence politique symbolique.
  • Criminalité en hausse, sentiment d’insécurité dans les centres urbains.
  • Surveillance policière renforcée, début des débats sur les "mesures exceptionnelles".

La violence change de visage : du pavé syndical aux explosifs clandestins.



VII. Culture et opinion : l’anesthésie


  • RTBF et BRT verrouillent l’espace audiovisuel public, tandis que la presse écrite se replie sur l’analyse convenue.
  • La contre-culture survit dans les marges : punk, radios libres, fanzines.
  • L’université entre en mode gestionnaire, les syndicats peinent à se réinventer.
  • L’Europe reste un mirage technocratique.

Le peuple assommé regarde le pays se déliter... entre deux épisodes de Dallas.



VIII. Conclusion : seuil de rupture


1980-1984 marque un tournant silencieux. Le consensus social craque. L’État s’effiloche. Le politique devient gestionnaire. La société, elle, se referme sur des identités défensives.

Ce qui ne s’est pas écroulé en 1984 a simplement été repoussé. À 1993. À 2007. À 2030 ?
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◼︎ Les Années de Plomb belges : 1982–1985, stratégie du choc




I. Introduction : une terreur sans nom


Entre 1982 et 1985, la Belgique est secouée par une vague de violence organisée, dont les responsables sont soit inconnus, soit neutralisés, soit soupçonnés d’être infiltrés.

On parle alors des "Années de plomb" belges, par analogie avec l’Italie des Brigades Rouges. Sauf qu’ici, l’opacité est totale. Le spectre de la stratégie de la tension plane.




II. Les deux faces de la terreur



1. Les Tueurs du Brabant

1982–1985

  • Plus de 28 morts dans des attaques violentes de supermarchés, armureries, postes de gendarmerie.
  • Modus operandi : extrême violence, meurtres gratuits, retrait rapide.
  • Aucune revendication. Aucun mobile économique crédible.
  • Affaire toujours non élucidée.

Hypothèses : groupe criminel instable ? Ex-militaires ? Faux flag ?
L’ombre du stay-behind plane (réseaux Gladio ?).


2. Les CCC – Cellules Communistes Combattantes

1984–1985

  • Groupe armé d'extrême gauche revendiquant une quinzaine d’attentats.
  • Cibles : OTAN, État belge, grandes entreprises (AGFA, Litton).
  • Très peu de victimes humaines, volonté déclarée d’"endommager le système", pas les personnes.
  • Leurs membres sont arrêtés fin 1985, jugés et incarcérés.

Le seul groupe armé identifié et jugé. Mais leur action a coïncidé avec les crimes les plus obscurs.



III. L’hypothèse de la stratégie de la tension


  • Le concept : entretenir la peur pour justifier un renforcement sécuritaire.
  • Inspirée des opérations Gladio en Italie : armées secrètes de l’OTAN mobilisées contre une hypothétique insurrection communiste.
  • En Belgique : la Commission parlementaire Gladio (1990) reconnaît l’existence de réseaux, mais sans établir de lien formel avec les attentats.

Rien n’est prouvé. Tout est plausible. Le doute est institutionnalisé.



IV. L’implication des forces de l’ordre ?


  • Plusieurs éléments troublants dans l’enquête sur les Tueurs :
  • Pistes abandonnées, preuves perdues, témoins non protégés.
  • Implication potentielle d’éléments dérivés de la gendarmerie.
  • Témoignages évoquant un "groupe G" non reconnu officiellement.

Des parlementaires parleront plus tard de "sabotage organisé" de l’enquête.



V. Conséquences à long terme


  • 1986–1996 : perte de confiance croissante envers la justice, les forces de l’ordre, l’État.
  • Multiplication des affaires non élucidées, sensation d’un État dans l’État.
  • Naissance d’une mémoire populaire paranoïaque : "ils savent mais ne disent rien".
  • Préparation inconsciente du terrain pour l’onde de choc Dutroux.



VI. Conclusion : le plomb est resté dans les têtes


Les Années de plomb n’ont pas accouché d’un changement de régime.

Elles ont laissé un État corrompu par le doute, une opinion publique anesthésiée, et une société civile désarmée.


Le message était clair : "Obéissez ou craignez l’ombre".
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◼︎ Assassinat d’André Cools : Le silence comme loi




I. 18 juillet 1991 – Seraing, 7h45


André Cools, ex-ministre d’État, ancien président du PS, est abattu de deux balles dans le dos devant l’immeuble de sa compagne à Liège.

Pas de vol. Pas de fuite précipitée. Un assassinat ciblé, exécuté à froid.


Ce jour-là, le pays se réveille avec un message clair : personne n’est intouchable, même pas les anciens barons du régime.



II. Qui était André Cools ?


  • Homme fort du socialisme wallon, ancien vice-Premier ministre (1971–1972).
  • Pilier de la filière liégeoise du PS, proche des réseaux syndicaux, mutualistes, et du monde des intercommunales.
  • Relégué politiquement en « réserve du régime » après plusieurs tensions internes (et un certain isolement volontaire).
  • Connu pour ses franc-parler, son ton cassant, et une volonté affichée de "nettoyer" la maison PS.

Il avait commencé à dénoncer publiquement certaines dérives du parti, dont des affaires suspectes autour de l’achat d’hélicoptères italiens (Agusta).



III. L’enquête : un puzzle aux pièces contaminées



A. Délai suspect


  • Les premiers résultats n’aboutissent à rien pendant plusieurs années.
  • Il faut attendre 1994 pour que des pistes sérieuses émergent.


B. Un contrat d’assassinat


  • Les tueurs sont identifiés : originaires de Tunisie, recrutés via une filière mafieuse italienne.
  • Le commanditaire reste flou, mais des proches du PS liégeois sont impliqués.
  • Richard Taxquet, secrétaire particulier de Alain Van der Biest (ministre wallon du PS), est reconnu coupable d'avoir orchestré l'attentat.

L’affaire n’a pas seulement révélé un meurtre, mais une structure criminelle politique imbriquée dans l’appareil d’État.



IV. L’onde de choc : affaire Agusta-Dassault


  • L’enquête sur l’assassinat mène aux financements illégaux du Parti Socialiste.
  • L’affaire Agusta-Dassault éclate : pots-de-vin versés en échange de contrats militaires.
  • Condamnations historiques : Guy Spitaels, ministre-président wallon, et Willy Claes, secrétaire général de l’OTAN, tombent.

Cools est mort, mais sa mort a parlé. Elle a brisé le mur de l’impunité… momentanément.



V. Hypothèses persistantes


  • Cools gênait : il menaçait d’exposer les mécanismes de financement occulte du PS.
  • Il avait rompu avec la logique clanique de Van der Biest et ses alliés.
  • Certains estiment qu’il servait d’avertissement : ne pas trahir la structure.

Plus qu’un assassinat, une exécution rituelle du pouvoir corrompu contre l’homme intègre.



VI. Conséquences et impasses


  • Électrochoc temporaire dans l’opinion.
  • Apparente volonté de "moralisation" politique.
  • Mais les structures de pouvoir sont restées intactes : aucune réforme de fond n’a suivi.
  • Justice partielle, mémoire floue, cadavre institutionnel maquillé.

Cools a disparu. Le système, lui, s’est reconfiguré. Il ne fait plus de martyrs : il absorbe ou détruit en silence.



VII. Conclusion : l’homme qui en savait trop


L’assassinat d’André Cools est le point de bascule entre la politique d’antan (baronnies et clientélisme) et la corruption modernisée sous vernis démocratique.

Ce n’est pas un cold case : c’est un cas gelé volontairement, encadré, neutralisé.


En Belgique, on ne tue pas par idéologie. On tue pour garder la main sur la tuyauterie du pouvoir.
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◼︎ Belgique 1984–1996 : De la désillusion à la sidération collective




I. 1984–1989 : L’après-choc et la fausse accalmie



> La CCC s’éteint… le malaise s’installe.


  • 1985 : attentats meurtriers de la CCC (Cellules Communistes Combattantes) contre la gendarmerie et des installations économiques. Réaction sécuritaire forte. Fin des actions en 1985 après arrestations.
  • Les Tueurs du Brabant terrorisent le pays (1982–1985), sans qu’aucune autorité n’éclaircisse les faits. L’affaire reste non résolue. Soupçons d’infiltration d’État, de manipulation politique, voire de "stratégie de la tension".
  • Plan Globaal (Martens VIII) : rigueur économique, privatisations, et recul de l’État providence.
  • 1988–89 : grande réforme de l’État, création des trois Régions (Flandre, Wallonie, Bruxelles-Capitale). La Belgique devient un État fédéral, mais sans vision d’un destin commun.

Un pays fédéralisé mais fragmenté, stabilisé mais dépolitisé. Le ver est dans le fruit.



II. 1990–1993 : Crises en cascade



> Chômage de masse, blocages communautaires, paralysie monarchique.


  • 1990 : crise constitutionnelle majeure : le Roi Baudouin Ier refuse de signer la loi dépénalisant partiellement l’avortement. Il est déclaré temporairement dans l’incapacité de régner. Première rupture symbolique avec la monarchie.
  • Explosion du chômage des jeunes : Bruxelles et les grandes villes voient apparaître les premières zones de relégation.
  • Début des émeutes urbaines localisées (Marolles, Molenbeek, etc.).
  • Montée de l’extrême droite en Flandre (Vlaams Blok).
  • 1993 : Mort du roi Baudouin. La monarchie perd son dernier "rassembleur naturel". Son frère Albert II lui succède.

L’État n’est plus perçu comme protecteur. Le pouvoir devient gestionnaire, la société orpheline.



III. 1993–1996 : Fracture terminale et perte de confiance



> L’affaire Dutroux comme séisme de l’État de droit.


  • Août 1996 : arrestation de Marc Dutroux, pédocriminel multirécidiviste protégé par une administration négligente, voire complice. Découverte de l’impensable.
  • Mise en lumière de défaillances systémiques : police, justice, services sociaux.
  • Perte totale de confiance dans les institutions : le peuple parle de réseau, les autorités de "dysfonctionnements".
  • Marche blanche (octobre 1996) : 300 000 personnes à Bruxelles. Dernier sursaut d’union nationale… ou enterrement de la démocratie représentative ?

L’affaire Dutroux ne fait pas que choquer. Elle révèle l’effondrement moral d’un État.



IV. Bilan transversal 1984–1996 : État belge déstructuré



Économie :

  • Libéralisation, privatisations, mise en concurrence des services publics.
  • Perte d’indépendance industrielle, financiarisation de l’économie.
  • Bruxelles devient un hub institutionnel européen, mais sans retombées sociales locales.


Société :

  • Fracture générationnelle et ethnique.
  • Montée de l’exclusion, délitement du lien social.
  • Émeutes, toxicomanie, ghettoïsation partielle de certains quartiers.


Politique :

  • Parcellisation du pouvoir entre niveaux fédéral, communautaire, régional.
  • Technocratisation croissante.
  • Sentiment d’impunité des élites et d’abandon des populations fragilisées.


Culture :

  • Repli identitaire et régional.
  • Émergence de voix dissidentes dans les arts, mais peu audibles dans l’espace public.



Conclusion : 1996, année zéro ?


La période 1984–1996 marque la fin d’un cycle. L’État belge ne gouverne plus : il administre une fragmentation. Les affaires (Tueurs, CCC, Dutroux) laissent derrière elles un sentiment de double impunité : celle du crime organisé… et celle des institutions.


La Marche blanche aurait pu être un réveil. Elle fut un baroud d’honneur.

À partir de 1996, c’est la peur, le cynisme et le silence qui occupent le vide.
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Déco
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J'ai une remarque d'ordre générale à ne pas forcément prendre personnellement (et/ou) à la légère

TU PLOMBES L'AMBIANCE

Tu sais ça ?
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◼︎ Belgique 1996–2013 : De la sidération au blocage systémique




I. 1996–2000 : La gueule de bois démocratique



> Post-Dutroux : réforme de façade, désillusion profonde


  • Après la Marche blanche, la société civile espère un sursaut.
  • Réformes judiciaires et policières votées en urgence : fusion police/gendarmerie, réforme du secret d’instruction.
  • Mais très vite, les structures se reconstituent en vase clos.
  • Le système judiciaire reste lent, opaque, soumis à des pressions politiques.
  • Les réseaux d’influence, eux, s’adaptent : plus discrets, plus connectés.

La promesse de transparence a accouché d’une technostructure inviolable, non d’un contre-pouvoir populaire.



II. 2000–2007 : Le déni fédéral



> Érosion lente, fédéralisme de façade, crise rampante


  • L’État fédéral devient un simulacre : chaque entité (Flandre, Wallonie, Bruxelles) défend ses compétences sans coordination réelle.
  • Tensions sur la loi de financement, la répartition fiscale, les nominations judiciaires.
  • La Flandre demande plus d’autonomie, la Wallonie s’enfonce dans la dépendance structurelle aux transferts.
  • Bruxelles reste une entité hybride, sur-administrée, sans projet politique propre.

Le pays vit une cohabitation à trois têtes, sans vision partagée, piloté par l’usure.



III. 2007–2011 : Crise constitutionnelle prolongée



> Le « record du monde » du non-gouvernement (541 jours)


  • Élections de 2007 : aucun accord communautaire. Crise ouverte.
  • 2010–2011 : chute de Leterme, 541 jours sans gouvernement fédéral.
  • Pendant ce temps : gestion courante assurée, marchés rassurés, mais démocratie évacuée.
  • Apparition du discours sur la scission de la Belgique dans les médias dominants.

Le vide politique devient une norme. Le blocage est désormais intégré au fonctionnement du régime.



IV. 2011–2013 : Gouvernement Di Rupo I, dernier gouvernement de transition ?


  • Coalition dite de "l’impossible" : PS – CD&V – Open VLD – MR – sp.a – CDH – Groen.
  • Objectif : éviter la faillite en pleine crise de la zone euro.
  • Réformes économiques douloureuses, baisse des dépenses publiques, pacte de compétitivité.
  • Mais le régime reste fragile, inadapté à tout projet de long terme.
  • La confiance populaire est au plus bas, le taux d’abstention grimpe lentement.

Le système tient encore… mais plus personne n’y croit vraiment.



V. Bilan transversal 1996–2013



Société :

  • Désaffiliation politique massive.
  • Rétraction des services publics.
  • Perte de repères collectifs (école, justice, médias).


Politique :

  • Dérive vers un fédéralisme à géométrie variable.
  • Montée de nouvelles formations régionales (N-VA, PTB).
  • Légitimité institutionnelle en érosion constante.


Économie :

  • Impact fort de la crise de 2008.
  • Prolifération de l’économie précarisée, croissance des inégalités.
  • Bruxelles devient un hub tertiaire européen, mais les bénéfices sont concentrés.



VI. Conclusion : l’illusion du maintien


1996–2013 n’est pas une période de stabilité.

C’est une phase d’endormissement contrôlé, une gestion de l’échec sans rupture visible.

Un État qui fonctionne sur le mode "par défaut", jusqu’au moment où une crise plus large (sanitaire, climatique, géopolitique) provoquera l’irréversible.


Ce n’est pas la Belgique qui tient encore.
Ce sont ses restes qui n’ont pas encore été réclamés.
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◼︎ Belgique 2013–2020 : La grande désaffiliation silencieuse




I. 2013–2014 : État stationnaire, société fracturée


  • Fin du gouvernement Di Rupo : coalition de gestion sans projet.
  • Explosion des inégalités sociales, stagnation des réformes de fond.
  • La crise de la légitimité politique s’installe durablement : participation électorale baisse, confiance dans les partis s’effondre.
  • Les grandes villes (Bruxelles, Liège, Anvers) deviennent des archipels sociaux étanches.

Un État formellement présent, mais absent sur le terrain.



II. 2014–2018 : Gouvernement Michel I – L’âge néolibéral assumé



> Coalition suédoise (MR – N-VA – CD&V – Open VLD)


  • Le MR de Charles Michel gouverne sans majorité francophone, au nom de la "responsabilité".
  • La N-VA impose une logique de démantèlement progressif de l’État fédéral.
  • Réformes : recul de l’âge de la retraite, mesures antisociales, répression accrue des mobilisations, politiques sécuritaires renforcées.
  • Montée de l’hostilité envers les syndicats, les migrants, les "assistés".

La Belgique entre en mode "start-up autoritaire" : austérité, branding, gestion de crise.



III. 2018 : Explosion silencieuse



> Chute de Michel I – Révolte sourde


  • Le Pacte de Marrakech (sur les migrations) fait éclater la coalition : la N-VA quitte le gouvernement.
  • Michel reste en affaires courantes jusqu’aux élections de 2019.
  • Pendant ce temps, la Belgique connaît une mobilisation inédite des Gilets Jaunes (surtout en Wallonie) :
  • Barrages routiers, ronds-points occupés, tensions sociales extrêmes.
  • Mépris total des élites francophones, absence de relais médiatiques.

La fracture est consommée. Mais aucune traduction politique institutionnelle ne suit.



IV. 2019–2020 : Vide prolongé, pays en veille


  • Élections fédérales de 2019 : aucun gouvernement formé avant près de 500 jours.
  • Montée du PTB-PVDA, stabilité de la N-VA, implosion des partis traditionnels.
  • Bruxelles continue de fonctionner sous perfusion européenne.
  • La Belgique est en veille prolongée, sans ligne directrice ni volonté de réforme.


Fin 2019 – Début 2020 : COVID-19 frappe un État sous anesthésie


  • La pandémie expose l’impréparation totale de l’appareil fédéral :
  • Manque de masques
  • Confusion des niveaux de pouvoir
  • Multiplication des conférences de presse contradictoires
  • Le gouvernement de Sophie Wilmès est mis en place in extremis pour gérer la crise.

La pandémie révèle ce que l’on refusait d’admettre : la Belgique est un pays en défaut systémique de coordination.



V. Bilan transversal 2013–2020



Institutions :

  • Le fédéralisme est devenu une structure paralytique.
  • La démocratie représentative est épuisée, sans débouché transformateur.


Société :

  • Montée des mouvements spontanés (Gilets jaunes, collectifs locaux, syndicats de terrain).
  • Disparition de la classe moyenne structurante, montée de la précarité invisible.


Culture politique :

  • Méfiance généralisée, complotisme diffus, refus de l’autorité centrale.
  • Rôle croissant des réseaux alternatifs (groupes Facebook, médias autonomes, entraide de proximité).



VI. Conclusion : la fin du cycle


La Belgique post-2013 n’est plus en crise.

Elle est entrée dans un état d’effondrement administratif lent, où le silence, l’indifférence et la gestion technocratique remplacent toute forme de projet collectif.

La pandémie n’a pas causé la rupture. Elle l’a confirmée.


Le pays tient par habitude, non par adhésion.
Ce n’est plus une démocratie. C’est un mécanisme à cliquet rouillé.
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◼︎ Belgique 2020–2024 : La gestion sans gouvernance




I. 2020 : Effondrement contrôlé



> La pandémie COVID-19 révèle un État en suspension


  • Multiplication des structures de coordination : Comité de concertation, Conseil national de sécurité, task forces, interfédéralité bancale.
  • Le fédéralisme à l’absurde atteint son paroxysme :
  • 9 ministres de la santé
  • Communication contradictoire permanente
  • Les décisions sont prises en coulisses, sans débat parlementaire réel.
  • Sophie Wilmès, puis Alexander De Croo, gèrent via des "pouvoirs spéciaux", en mode exécutif pur.

Plus de vision, plus de boussole, seulement des tableaux Excel et des "courbes à aplatir".



II. 2021–2022 : Pacte de stabilité autoritaire


  • Gouvernement De Croo I (Vivaldi) : MR – PS – Open VLD – Vooruit – CD&V – Ecolo – Groen.
  • Coalition fragile, sans vision commune, mais fonctionnelle à court terme.
  • Priorités : relance, Green Deal, maintien de l’ordre social.
  • État de droit mis en pause discrète :
  • Prolongation des mesures d’exception
  • Surveillance numérique renforcée
  • Criminalisation croissante des mobilisations sociales

L’État ne protège plus : il préserve le système, même au prix du désaveu populaire.



III. 2022–2023 : Polarisation et anesthésie


  • Montée continue du PTB-PVDA à gauche, N-VA/Vlaams Belang à droite.
  • PS et MR s’enfoncent dans la gestion sans base militante.
  • Bruxelles devient un archipel sous tension :
  • Inégalités record
  • Criminalité visible
  • Urbanisme à deux vitesses
  • Médias officiels perdent leur emprise : explosion des podcasts, médias alternatifs, chaînes YouTube d'opinion.

La Belgique entre dans l’ère du post-journalisme et de la contre-vérité utile.



IV. 2023–2024 : Vers la rupture larvée ?


  • Le débat sur la réforme de l’État revient en force : 7e réforme prévue. Mais :
  • Aucun consensus
  • Méfiance généralisée
  • Refus citoyen de rejouer la comédie
  • Mobilisations climatiques, crise énergétique, grèves tournantes, émeutes localisées.
  • Des groupes communautaires locaux commencent à se structurer en réseaux autonomes (jardins solidaires, plateformes citoyennes, hébergements d’urgence, médias de quartier).

L’État central continue de parler en conférence de presse. Le réel se réorganise ailleurs.



V. Bilan transversal 2020–2024



Gouvernance :

  • Effacement de la souveraineté populaire.
  • Règne du technocratisme, des normes européennes, des cabinets ministériels verrouillés.


Société :

  • Hyperfragmentation : rupture générationnelle, communautaire, territoriale.
  • Retour du collectif en périphérie du système : squat, entraide, hacktivisme.


Institutions :

  • Plus d’idéologie, seulement de la maintenance.
  • Plus de débat, seulement des injonctions.



VI. Conclusion : fin de cycle, début de quelque chose d’autre


2020–2024 marque la consolidation d’un système sans adhésion.

L’État belge n’est pas mort, mais il a déserté le champ du symbolique, du commun, du politique.

Ce qui commence, ce n’est pas encore une révolution. C’est une migration invisible vers d’autres formes d’organisation collective.


La Belgique ne s’effondre pas. Elle s’évide.
Le pouvoir reste en place, mais la vie se déplace.
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Déco
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Message par Déco »

◼︎ Enlèvement de VDB (1989) : un scénario belge




I. 14 janvier 1989 – Bruxelles, 17h


Paul Vanden Boeynants, ex-Premier ministre, ancien ministre de la Défense, est enlevé à la sortie de son domicile avenue Molière.

L’auteur : Patrick Haemers, braqueur notoire, figure du grand banditisme belge.

Le pays entier est stupéfait.

La cible est de haut rang, les méthodes dignes d’un film de série B.


Pour la première fois, un ancien chef de gouvernement est séquestré comme un vulgaire PDG.



II. Qui est VDB ?


  • Député CVP, figure emblématique du parti catholique conservateur, ex-chef de gouvernement (1966–68 puis 1978–79).
  • Connu pour ses liens troubles avec les milieux d’affaires, son goût du luxe et des montres en or.
  • Condamné en 1986 pour fraude fiscale (condamnation symbolique, vite effacée).
  • Toujours influent dans les réseaux politiques et militaires belges.

Un homme puissant, contesté, mais intouchable. Jusqu’à ce jour.



III. Le gang Haemers : dandy, cocaïne et kalachnikovs


  • Patrick Haemers : enfant de la bourgeoisie bruxelloise, reconverti dans le grand banditisme flamboyant.
  • Spécialiste des braquages violents, notamment sur fourgons blindés.
  • Entouré d’une bande hétéroclite : truands, anciens agents de sécurité, aventuriers.
  • Vie fastueuse, cocaïne, armes automatiques, contacts dans la jet-set.

Haemers voulait l’argent. D’autres, peut-être, voulaient le symbole.



IV. La séquestration : 30 jours de flou


  • VDB est gardé dans une planque à Hal, les yeux bandés, dans une chambre insonorisée.
  • Le gouvernement refuse de négocier officiellement, mais une rançon de 63 millions de francs belges est discrètement versée.
  • VDB est libéré le 13 février, devant une caméra, visiblement secoué mais vivant.

L’affaire aurait pu s’arrêter là. Mais ce qui intrigue, c’est ce qui n’a pas été dit.



V. Les zones d’ombre



1. Le mobile réel

  • Officiellement : rançon.
  • Officieusement : certains parlent de message politique, d’avertissement, ou de règlement de comptes symbolique.


2. Le rôle d’éventuels commanditaires

  • Haemers aurait-il agi seul ? Peu probable vu l’ampleur du coup.
  • Rumeurs persistantes de complicité haut placée (services de sécurité passifs ?).


3. Lien avec les réseaux Gladio ou stay-behind ?

  • VDB fut ministre de la Défense pendant les années noires (CCC, Tueurs du Brabant).
  • Certains analystes évoquent un lien indirect avec des réseaux parallèles en voie de liquidation.

Rien n’est prouvé. Mais tout concorde à un enchaînement trop bien huilé pour être spontané.



VI. L’après : fuite, suicide et silence


  • Haemers est arrêté à Rio de Janeiro avec sa compagne.
Extradé en Belgique, il est incarcéré en 1990.

  • Il se suicide en prison en 1993, dans des conditions restées troubles (pendaison).
  • Ses complices sont jugés. VDB, lui, revient dans l’arène médiatique, joue la carte du gentleman rescapé… et ne parle plus jamais de l’affaire.

L’enlèvement est clos, mais la mémoire collective reste floue : opération crapuleuse ? Ou épisode d’un théâtre d’ombres ?



VII. Conclusion : le vrai visage de la Belgique ?


L’affaire VDB condense les trois traits caractéristiques du système belge :


1. La porosité entre élites politiques et milieux criminels.

2. L’effacement rapide des scandales par saturation médiatique.

3. Le maintien d’un consensus mou autour de l’impunité.
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